Critique de Dream Factory

Knizia doit être une usine à rêve pour les auteurs de jeux vu tout ce qui sort de ses cartons.

Il a de la ressource et sait transformer ses jeux pour nous proposer un nouveau matériau pour nos soirées ludiques.

Et quand il ne change pas un de ses jeux pour en faire un autre, c'est un illustrateur, à la demande d'un éditeur qui s'en charge.

Et à l'arrivée, ça nous donne "Dream Factory", dont nous venons de retirer le film plastique pour réaliser un rêve : avoir l'impression, le temps d'une partie, de pouvoir être un riche millionnaire dont le métier consiste à rester assis sur sa chaise à gueuler après des stars dans son haut-parleur...

Matériel

Un matériel agréable et joli.

Si on le compare à la version allemande, on le trouvera beaucoup plus coloré, moins sombre.

Au final, c'est plus joli et ça correspond plus au jeu, qui reste plus accessible que la majorité des jeux d'enchères.

Le côté caricature plaira ou pas, bien entendu mais je trouve qu'il s'agit d'un apport positif au jeu.

Et puis si on aime pas, rien n'oblige à lire le texte du matériel, qui n'est que décoratif (pas dans le sens péjoratif du terme).

Les différents "prix" forceront pour rentrer dans leur socle mais c'est tant mieux : ça dénote d'un carton épais, résistant.

Du côté des films, on a décidé de ne pas cercler les différentes cases de la couleur des tuiles associées (bon, toutes n'ont pas non plus une couleur différente).

Après la première manche de votre première partie, vous n'en n'aurez plus besoin : le choix n'est donc pas si mauvais.

Du bon, donc, sans kitch, sans effets spéciaux de la mort qui tue non plus...

Règles

Une règle à la Filosofia : sans erreur de gout.

Mais une règle avec des oublis...

Ne pas préciser que le matériel en trop selon le nombre de joueurs est remis dans la boite n'est pas bien important (même s'il peut éviter une relecture des règles pour une personne qui aurait peur de s'être trompée quand à l'inutilité de ce matériel) mais il n'est jamais dit ce que l'on fait du jeton premier joueur.

Dans les anciennes versions, le vainqueur d'une enchère prenait ledit jeton: nous vous conseillons de faire donc ainsi.

Passé ce point, on a une règle de jeu très aérée et bien expliquée, dans laquelle on se retrouve de suite.

Pas d'aide de jeu ni de récapitulatif mais bon, tout ça se retient comme deux et deux font quatre.

Un système d'enchères classique, avec argent tournant (il y a entre les joueurs le même nombre d'argent du début à la fin : ce que vous dépensez, vous le donnez aux adversaires) coupé par endroit par un système de partage de tuiles via un léger système de majorité.

Des bonus qui apportent une petite pression car entrainant une sensation de course mais aussi un soucis de ne pas se précipiter et une prime du plus mauvais film, bien marrante et pas si bête que ça, qui s'intègre parfaitement au thème du jeu.

La règle donne l'impression d'un jeu simple à appréhender qui fourmille de bonnes idées et le prouve dans la pratique, le jeu restant tactique.

Dommage qu'un oubli ce soit glissé, même s'il n'empêche pas de jouer, les joueurs pouvant même décider ce point de règle à leur convenance.

Durée de vie

Un jeu d'enchères a souvent une durée de vie conséquente, le niveau des joueurs rendant ces dernières plus sèches, ces derniers parvenant à mettre une valeur précise sur ce qui est mis en jeu.

Dream Factory n'échappe pas à la règle et propose un jeu fin, puisqu'il faut évaluer son jeu et celui des adversaires, bien doser ce qu'on dépense vu qu'on enrichit les autres.

Il a l'avantage d'être vite expliqué et de proposer une lecture rapide des valeurs des lots, là où parfois les premières parties d'un jeu d'enchères se font à l'aveugle.

Rapide et au thème fédérateur, il passera bien auprès d'un large public et devrait être régulièrement ressorti des étagères sans en subir une lassitude auprès des joueurs.

Le conseil de Jedisjeux

Préférez cette version aux précédentes, bien sombres et froides, sauf si le côté "caricatures" vous bloque totalement.

Ne mettez pas vos finances à zéro sous peine d'offrir des lots à petits prix à vos adversaires, surtout quand vous jouez à deux.

Sans casser votre jeu, n'oubliez pas de jouer les bonus à 10pts qui pourront faire la différence en fin de partie.

Regardez bien les tuiles proposées sur la manche pour voir quels films vous pouvez terminer grâce à tels lots, pour bien vous focaliser sur celui-ci et vous mettre en condition favorable quand il sera mis aux enchères.

Avis de la rédaction

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Dream Factory est un très bon jeu dont la réédition fait un grand bien. Il permet de faire découvrir les jeux d'enchères à un public novice tout en plaisant aux joueurs confirmés. Son thème bien retranscrit et fédérateur accentuera cette impression de pouvoir plaire à tous. Knizia, sur ce jeu là, ne s'est pas payé notre bobine...
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