Critique de Living Labyrinth

Un étrange labyrinthe se profile à l'horizon, il est verdoyant et peuplé d'animaux sympathiques mais semble étrangement vivant. Oserez-vous entrer à l'intérieur pour découvrir de quel bois vous allez vous chauffer cet hiver ?

Matériel

La petite boîte de living Labyrinth est assez jolie, pleine de couleurs et de dessins enfantins. On comprend bien que le public du jeu est la famille toute entière.

Elle est faite d'un carton solide et plastifiée pour ne rien gâcher. Au dos de la boîte un texte en anglais nous invite à découvrir ce qui se cache à l'intérieur.

Et ma foi, à l'ouverture, elle est pas mal remplie cette petite boîte.

On y trouve tout d'abord 29 tuiles recto-verso plastifiées, dans un carton très épais et solide, qui serviront à constituer ce labyrinthe de 5x5 cases + 4 sorties. Les tuiles sont très colorées et se manipulent bien, le labyrinthe une fois monté est assez mignon.

On y trouve également des pions en plastique pour représenter les joueurs. Les mêmes que dans Rorschach, ce qui n'est pas étonnant, c'est le même éditeur.

On y trouve également un paquet de cartes au format 1/2, avec du texte en anglais dessus. Dommage, c'est un jeu qui aurait pu s'exporter si l'éditeur avait fait l'effort d'utiliser des pictogrammes. A moins de préparer une aide de jeu à côté et d'avoir des joueurs motivés, vous n'y jouerez qu'avec des anglophones, car les textes sont assez compliqués, mine de rien.

Enfin, on s'attarde sur la règle du jeu, qui tient en 4 volets A6, elle aussi bien illustrée, bien qu'un peu compacte.

Règles

Un jeu de labyrinthe, ça va rappeler des souvenirs à tous les possesseurs du jeu éponyme de Ravensburger.

Contre toute attente, ici, pas question d'aller chercher des objets dans le labyrinthe mais simplement de le traverser. C'est une course à qui arrivera avant les autres de l'autre côté du plateau.

Pour cela, les joueurs auront la possibilité (mais pas l'obligation) de jouer 2 cartes par tour. Soit une avant et une après le déplacement de leur pion, soit 2 cartes après celui-ci.

Le déplacement du pion est obligatoire dès l'instant que le pion a une possibilité de mouvement. Cela peut forcer certains joueurs à rebrousser chemin par moment, simplement parce qu'il n'auront pas réussi à ouvrir une voie devant eux.

Les cartes permettent de déplacer son pion, d'inverser 2 tuiles, de tourner une tuile, de déplacer une sortie, de retourner une tuile, mais il y a surtout deux cartes qui viennent pimenter la partie. Les cartes "Nope" et "Ultimate Nope" qui annulent la dernière carte jouée. Un "Nope" classique peut être annulé par un autre "Nope", mais un "Ultimate Nope" met fin au débat. Et n'importe qui peut jouer ces cartes, pas seulement le joueur actif.

Ce qui fait que ce petit labyrinthe de végétation de 25 cases en tout devient vraiment coriace à traverser.

Entre les murs qui bougent sans qu'on le veuille et ceux qui ne bougent pas quand on le voudrait, il faut être patient pour espérer voir la sortie de ce living labyrinth.

D'autant plus que les pions des joueurs se bloquent mutuellement. Il ne peut y avoir qu'un joueur par case. Un petit air de "Vous ne passerez pas !" qui fait bien plaisir.

Durée de vie

Living Labyrinth est un jeu relativement rapide et familial, tout en étant assez intéressant.

Les plus tatillons reprocheront de devoir en permanence casser le labyrinthe puis le reconstruire mais au final, ça se fait assez bien.

Le plus gros point faible de ce jeu est sans doute sa faculté à se bloquer pendant plusieurs tours à une case de l'arrivée.

Les débuts de partie sont à chaque fois très rapides tant tout le monde cherche à avancer, mais dès qu'on a parcouru la moitié du parcours, c'est la misère absolue. Les cartes "Nope" pleuvent et personne n'avance. Néanmoins, après quelques parties, on rechignera à utiliser son Nope contre un autre joueur, préférant le garder pour se protéger des adversaires.

En dehors de ça, la rejouabilité est limitée car les parties ne sont pas vraiment stratégiques. L'unique tactique consiste à bien gérer sa main de cartes pour sortir in-extremis du labyrinthe.

On n'entrera pas tous les jours dans ce labyrinthe vivant, mais le plaisir sera tout de même au rendez-vous à chaque fois.

Le conseil de Jedisjeux

Laissez une chance à ce petit jeu, ne vous laissez pas arrêter par la langue anglaise.

Expliquez bien toutes les cartes en début de partie, et prenez garde parce qu'un petit mot incompris peut vraiment changer le pouvoir d'une carte du tout au tout.

En début de partie, n'hésitez pas à jeter vos cartes "Nope" si vous en avez trop. Cela vous laissera plus de place pour d'autres cartes, et donc plus d'opportunités de mouvement. De la même façon, débarrassez-vous des cartes qui ne vous servent pas en les jouant dans des coins vides du plateau, ou en les jouant sur les autres joueurs.

En fin de partie, essayez au contraire de garder un ou deux nope pour vous sortir des mauvais pas.

Living Labyrinth n'est pas qu'un labyrinthe, c'est surtout un jeu vivant, aux interactions fortes. Il ne prend pas beaucoup de place dans la ludothèque et se met en place rapidement.

Avis de la rédaction

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Living Labyrinth n'est pas le jeu de l'année, mais permet de passer le temps, ou de bien finir une soirée. En 30 minutes c'est bouclé, les tours sont rapides et les contre-attaques nombreuses. Bref on s'amuse sans se prendre la tête, et c'est tout ce qu'on lui demande. Un petit jeu fun et pourtant assez calme pour ceux qui en ont marre du jungle speed.
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