Critique de Tadaaam !

Après un premier essai pas très concluant avec Pickpocket, Repos Production tente de nouveau de nous proposer une réédition revue et corrigée d'un jeu sorti quelques années auparavant et n'ayant pas vraiment trouvé son public.

Par quel tour de passe-passe l'éditeur compte-t-il faire de Monstermaler un jeu où la magie opèrera ? On se doute que l'éditeur au sombrero a plus d'un tour sous son chapeau, mais on est aussi en droit de se demander ce qu'il va sortir de sa manche.

Et là : Tadaaam !

Matériel

La première édition du jeu était minimaliste quant au matériel et se contentait de reprendre l'idée d'un jeu que nous connaissons tous et pouvons pratiquer avec quelques feuilles et stylos: le "cadavre exquis".

Mais ici, c'est le grand luxe et d'aucuns seront surpris par le poids de cette boîte.

A l'ouverture, le constat sera le même: il semble délicat de tenter d'ajouter d'autres composants dans cette boîte, finalement bien remplie.

Car là où il n'y avait que quelques cartes sont maintenant apparus 9 plaquettes (style Veleda) à volets et autant de feutres pour dessiner dessus. Pleins d'autres plaquettes sont également offertes pour permettre un plus grand confort (compter les points) durant la partie ainsi que de jouer sans cartes et choisir ses propres défis à réaliser.

Les cartes, parlons-en: 110, avec chacune 4 propositions. Vous n'en verrez pas de suite le bout.

Le matériel du jeu est abondant et surement onéreux à la fabrication. Pour autant, le jeu reste proposé à un prix fort attractif.

La thématique apportée par les illustrations des écrans (et de boîte du jeu) est un petit plus non négligeable ainsi que les trois petites phrases illustrées au dos de la boîte, réussissant l'exploit d'expliquer le gros du jeu rapidement.

On frôle donc le parfait. Je note cependant qu'un des feutres de ma boîte n'a jamais fonctionné.

Ce n'est pas bien grave, ce genre de feutre se trouvant aisément. Et puis, le SAV de Repos Production est des plus efficaces.

Règles

Je vais là aussi oser comparer cette version à l'ancienne. Bien entendu la note donnée n'est pas en rapport avec l'ancienne version mais au jeu lui-même.

Bon, alors au début, il y a l'idée... et Repos Prod inventa le jeu.

Si ça fait biblique, ça a quand même l'avantage d'être concis. Mais avouons que les changements sont nombreux et transforment le petit lapin blanc en véritable bunny girl.

Jugez vous-même:

- On ne se limite plus à faire deviner des personnalités, mais un peu de tout (on peut même inventer).

- Le système de points a légèrement changé.

- Une variante "la roulette des contraintes" s'est ajoutée et elle n'a rien d'anecdotique

- On stoppe le dessin maintenant dès qu'il ne reste que deux retardataires (sauf pour les parties avec enfants): il ne suffira pas de bien dessiner car il faudra tout autant être rapide, ce qui promet un joli n'importe quoi.

- Ce n'est effectivement pas un mécanisme ni un point de règle, mais on pourrait presque voir une thématique; chose qui n'existait pas dans la précédente version.

Tout ça peut paraître peu mais change totalement la donne. Entre ces ajouts et le matériel revu à la hausse, on n'a plus du tout l'impression de jouer au même jeu.

Du coup, on ne vous en a toujours pas expliqué le principe. Le voici donc: vous allez dessiner un demi-dessin, votre voisin de gauche en fera la seconde moitié, sans regarder la vôtre. Aux autres de trouver ce qui a été représenté. On ne gagne des points qu'en devinant ou faisant deviner.

C'est trop facile, pensez-vous ?

tournez alors la roue, et vous devrez dessiner, toujours avec la pression du temps, avec l'oreille collée à la table ou les yeux fermés ou encore avec une des 4 autres contraintes qui pourrait nous être imposée.

Ça devient marrant à partir du moment où le dessin n'est pas très joli mais reste trouvable. Et la règle de Tadaaam permet d'y parvenir facilement.

Durée de vie

On aurait pu craindre voir apparaître ici le talon d'Achille du jeu, mais il n'en est rien.

Comme précisé plus haut, le nombre de cartes permet l'usage d'un très grand nombre de parties avant d'avoir fait le tour du jeu. Et comme il est fourni tout ce qu'il faut pour pouvoir mettre les mots de son choix par la suite, même si on devait connaître les 440 mots proposés, le jeu en propose en fait une infinité.

Sa règle est très vite expliquée et ses parties ne durent qu'une demi-heure ou à peine plus. Vous pouvez d'ailleurs écourter la partie ou l'allonger en modifiant le nombre de tours de jeu.

C'est ce côté malléable du jeu qui lui vaut une durée de vie élevée, car on peut vraiment choisir son degré de difficulté selon les joueurs présents: certains mots sont plus faciles que d'autres (et sont triés ainsi), on peut jouer avec ou sans la contrainte du temps tout comme on peut préférer laisser de côté la roulette des contraintes (ce qui serait fort dommage, sauf si vous jouez avec les noms de personnes et personnages...).

Et comme ce genre de jeu le permet, on va pouvoir ajouter sa patte, n'en faire qu'à sa tête ou à sa sauce si on pense qu'il faut en passer par là pour savourer le jeu.

Faites donc vos propres variantes et continuer à jouer à Tadaaam!

Le conseil de Jedisjeux

Ceci n'est pas un conseil mais une variante au jeu que nous appliquons à toutes nos parties: les joueurs révèlent leurs œuvres simultanément et tous peuvent donner autant de réponses que possible (sauf sur les dessins pour lesquels ils ont participé, bien entendu).

Dès qu'une œuvre est trouvée on referme la plaquette et la pose sur la table. On stoppe dès qu'il reste encore deux œuvres à découvrir (ou une seule: c'est selon les préférences et même conseillé si on joue à peu).

Puis on compte les points selon le même principe.

Ça ajoute du fun, de l'interaction, de la rapidité et une jolie cacophonie.

On peut également décider que le joueur ayant le plus de points est le seul à bénéficier de la roulette des contraintes, ou de deux des contraintes si on joue avec cette "extension"...

Avis de la rédaction

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Tadaaam! est une véritable réussite, un spectacle à lui seul. Il réussit à être un jeu marrant et accessible à tous. On ne pourra qu'applaudir ce risque pris de faire renaître un jeu qui ne s'était pas imposé une première fois. Sous cette nouvelle mouture, Tadaaam! ne devrait pas tomber le rideau de sitôt...
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