Critique de Taj Mahal

Reiner Knizia, spécialiste des enchères fait le pari du mélange plateau/cartes. Vous voici en Inde, en tant que princes et maharajahs en quête de pouvoirs par la construction de prestigieux palais.

Matériel

Le plateau est sublime, les palais en plastiques moulés sont de très bonne facture même si certains auront du mal avec leurs couleurs pastels.

On aura du mal à reprocher quoi que ce soit aux jetons, bien épais. Les cartes sont par contre très fines et on pourra donc regretter qu'elles ne soient pas toilées et plus épaisses.

D'une manière générale, le matériel a tout pour servir le thème du jeu.

Bon évidemment, l'auteur, comme à son habitude, à de rares exceptions près, nous plaque le thème par dessus les mécanismes.

Mais on rentre bien dans l'univers proposé par "Taj Mahal".

Règles

L'auteur voulait depuis longtemps faire un mélange cartes/plateau.

Nous avons donc d'un côté un jeu d'enchères, proche du "pari", se jouant avec les cartes et dont les mécanismes proviennent du jeu "camelot" (enfin, de sa première version)

Mais figure aussi le jeu de plateau, où on amasse les points de victoire de différentes façons telles que regrouper différentes denrées où créer des chaines ininterrompues de palais.

Il faudra se battre sur tous les fronts.

Le jeu de cartes est une enchère en plusieurs tours et à fond perdu. C'est à dire que chaque carte jouée est perdue à la fin de l'enchère que l'on ait gagné un item ou pas.

La subtilité de l'enchère et ce qui en fait le charme est la façon dont on rapporte des items aux enchères.

Pour gagner un ou plusieurs items parmi les six, avant de jouer son tour, si on est majoritaire pour un type d'item, on peut décider d'arrêter pour obtenir les items où l'on est déjà majoritaire et récupérer de nouvelles cartes parmi celle visibles.

Le dernier à passer, récupèrera une carte de moins que les autres: car plus tôt vous stopper cette phase et plus votre choix de cartes est varié...

Avec ces particularités, la surenchère peut coûter très cher en cartes car il est long de se refaire "une bonne main".

La partie "plateau" est déjà plus classique:

Récupération de jetons de points de victoire, collections d'items pour rapporter des points de victoire et construction de palais en chaine...

Les règles, bien expliquées, ne devraient pas gêner les joueurs.

Il faudra cependant être attentif à chaque détail.

De plus, un résumé sous forme de colonne permet une relecture rapide de ces dernières...

Durée de vie

Beaucoup de petites règles pour grignoter partout des points de victoires et une interaction très présente pour un jeu qui ne perd pourtant rien en stratégie.

"Taj Mahal" permet ainsi de tenter différentes façons de jouer la victoire et se renouvèle aisément au fil des parties, le plateau changeant à chacune d'entre elles.

Bref, tout en vous amusant et réfléchissant beaucoup, vous n'êtes pas près d'en voir le bout.

Avis de la rédaction

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Que de profondeur ! Car il faut savoir surenchérir, savoir passer, savoir gérer son stock de cartes... On veut toujours plus, au risque de tout perdre et en plus de cette tension et de cette incertitude il vous faut penser à mener une tactique... Stock de carte, pose de pions, cartes à pouvoirs, collection de jetons, enchères et j'en passe... Le jeu est riche; on score de nombreuses façons et pourtant tout ça reste simple et limpide... Un jeu qui sort du lot par tous ses ingrédients qui le rendent unique, différent. Pour moi, une référence !
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