Les meilleurs jeux de l'éditeur Kosmos nous reviennent régulièrement en langue française.

Pour "Victor et le château aux milles miroirs" c'est Iello qui nous livre ici une VF.

Mais le jeu le méritait-il ?

Car au niveau des jeux de mémoire, les enfants ont déjà une jolie panoplie de jeux qui leur est proposée.

Miroir, mon bon miroir, dis moi si Victor réussira à se démarquer...

Matériel

Comment ne pas être emballé ?

La boite de jeu nous propose un matériel qui permet, une fois la mise en place du jeu, d'avoir un décor tout en 3D (comme "Château Roquefort" l'an passé) , qui plaira aux enfants et permettra à tous de rentrer dans le thème.

Les illustrations sont très réussies; signées Mr Menzel, on voit que l'illustrateur en vogue possède plusieurs cordes, ou styles, à son arc.

Les demi-billes qui font office de marqueurs points seront pratiques pour les petites mimines mais si leur couleur est celle qui correspond le mieux aux tons du jeu, du rouge aurait permis d'en faire des gouttes de sang.

Paradoxalement, on nous propose des tuiles "pari" bien petites : à voir si à la manipulation, ça ne sera pas gênant pour les enfants.

Les miroirs sont bien protégés et se rangent dans la boite en se calant, pour éviter les déboires.

Un peu dommage que les éditeurs n'aient pas trouvé la bonne idée pour mieux visualiser les faces de ces derniers quand seule la partie chauve-souris est visible : cela ne nuit aucunement au jeu mais demande une petite attention supplémentaire (car il va falloir en avoir, de l'attention...)

Mais ne boudons pas notre plaisir, car le niveau reste élevé et c'est vraiment parce que nous aimons bien titiller ici et que nous sommes avares de la note maximale sur cette section que cette dernière n'est pas octroyée.

Règles

La règle de ce jeu semble difficile à évaluer.

En effet, à la base, il ne s'agit que d'une variation d'un mémory, mais avec un habillage magnifique et une idée merveilleuse.

La règle est simple à appréhender et propose de petites variations lui permettant de complexifier le jeu, au besoin.

Mais le jeu en a t'il réellement besoin ?

Car ici, il faudra vous souvenir de l'emplacement de 12 objets, qui vont être déplacés tout au long du jeu (le fait de révéler ceux qui sont interchangés permet aussi de se remémorer certains emplacements).

Et si vous y parvenez, il vous faudra encore réussir à déplacer les miroirs pour avoir le bon reflet, qui validera votre gain de points.

Le jeu s'adresse à des joueurs âgés de 6 ans et plus, mais, même si nous n'avons pas pu essayer avec cette cible là, nous ne sommes pas certains que le jeu soit réalisable pour un enfant de cet âge, malgré la tentative d'explication de "comment marchent les reflets", ajoutée aux règles, précisément pour les enfants.

Le plateau double face pourrait alors être salvateur, avec ses rayons montrant dans quels sens partent les reflets.

Mais si les enfants réussissent le côté mémory (ce qui n'est pas donné car même un adulte finira par s'y perdre), la phase de déplacement des miroirs pourrait leur être fatale et s'ils peuvent gagner des points dans celle consistant à parier sur la réussite ou l'échec du joueur dont c'est le tour, ils pourraient se lasser de ne pas réussir à trouver le bon élément.

Enfin, ceci n'est qu'une impression, qui de plus doit s'effacer dès que l'enfant a deux ou trois ans de plus.

Côté "grands", on se surprendra à jouer avec les règles de base et de déjà voir que la chose n'est pas si aisée.

Avec les complexifications possibles, on se rend compte que le jeu tourne bien et est fun et qu'il se joue très bien entre adultes.

Les tournures des phrases dans les règles sont elles aussi à souligner.

Si elles se voulaient moins froides, plus sympathiques, elles perdent légèrement en clarté.

Mais n'étant pas bien compliquées, on réussit dès sa première partie à ne pas plonger son nez dedans...

Durée de vie

Un jeu qui utilise des miroirs, ce n'est pas courant (il y a bien "Khet", également chez Iello...); Un jeu qui utilise le système de mémory (enfin, le côté "souviens toi où il se trouve"), si.

"Victor...", c'est ces deux cas à la fois, une sorte de "labyrinthe" nouvelle formule, privilégiant l'aspect mémo à celui d'optimisation.

Au final, c'est réussi.

Car si on assimile vite la façon d'orienter les miroirs (enfin, tout ça varie selon l'âge, bien entendu), il ne sera pas aisé de se souvenir de tous les emplacements, d'autant qu'on ne choisis pas le symbole qu'il nous faudra retrouver.

Les différents petits ajouts possibles au jeu lui permettent de se renouveler assez et de procurer d'autres sensations (la "porte" peu apporter une sensation de "bluff" intéressante à bien des niveaux...)

De plus, la fourchette d'age du public pouvant potentiellement apprécier le jeu étant assez importante, ce dernier sortira facilement.

Il reste un jeu familial cela dit, vue sa configuration (de 2 à 4 joueurs) et ne devrait pas être mis au placard quand votre enfant en aura soupé des mémory de base.

Seul petit bémol : dès que la phase de réflexion des images (miroirs) est assimilée, elle devient anecdotique et le jeu se transforme en banal (joli certes, mais banal) mémory, ce qui donne un coup tout de même à l'aspect novateur qu'il dégageait.

Le conseil de Jedisjeux

Quel que soit l'age des joueurs, n'hésitez pas à ajouter les différents petits plus qui complexifient le jeu progressivement (entre adulte, vous pouvez par contre utiliser de suite le côté du plateau qui vous est réservé)

Si vous jouez avec la porte, n'hésitez pas à la placer parfois au mauvais endroit avec assurance (pour les parties à 3 ou 4 joueurs) pour laisser le point à la personne qui cherche l'élément et faire croire aux autres que cette dernière va se rater (vous parirez bien, eux non) : quand ça marche, ça peu être très marrant.

N'oubliez pas non plus que déplacer la fenêtre vous permet de révélez un élément : à vous de choisir celui que vous avez oublier ou au contraire, si vous vous souvenez de tous, un qui se trouve juste derrière victor, voire même l'ail, pour que les joueurs qui jouent après vous ne puisent pas se servir de l'information apportée.

Et puis, si vous êtes des grands qui aiment boire (attention toutefois : l'abus d'alcool est blablabli blablabla....), il est facile d'imaginer comment faire de ce jeu un jeu à boire bien méchant ...