Rien à voir avec la chanson de Shakira, si ce n'est l'Afrique, bien entendu.

Waka Waka était présenté à sa sortie comme la version multijoueurs de Jambo, jeu du même auteur mais ne pouvant se jouer qu'à deux.

Aura-t-il le même succès que ce dernier ?

Nous allons vous donner notre avis et vous dire si waka waka c'est n'importe nawak ou un waw, quoi. Installez-vous avec votre kawa et lisez pour voir si couacs narquois il y a, ou pas...

Matériel

Waka Waka se présente sous la forme d'une grande boite carrée comme nous sommes habitués à en voir beaucoup : une gamme de jeux de plateaux bien répandue, ma foi.

C'est d'ailleurs ce très beau plateau de jeu, magnifiquement illustré et très lisible durant la partie, plié en quatre, qui doit expliquer la taille du contenant, car une fois tout dépunché, et malgré le thermoformage qui ne semble pas conçu pour le jeu, on a une impression de vide, de jetons perdus dans la boite une fois tout rangé. Même les deux tuiles statut, par exemple, ne trouvent aucun rangement adapté à leur taille. Elles se poseront au dessus du thermoformage, sous ou sur le plateau de jeu, sans gêner la fermeture de la boite de jeu néanmoins.

Une seule pochette zip pour ranger tout ça. Bon, vous me direz, vu qu'on a plus de rangements que nécessaire, ce n'est pas bien grave.

Les jetons sont tous de bonne qualité, épais et joliment illustrés, tout comme les cartes, qui ne sont pas toilées mais qui proposent un texte en français excellent. Ca vous parait normal, mais ça n'arrive pas à tous les jeux, à tous les éditeurs. (Hors sujet avec le test de ce jeu : Faudra un jour penser à mieux payer les joueurs-traducteurs, messieurs les éditeurs. Ils prendront alors davantage de temps pour vous proposer quelque chose de plus professionnel, tout comme le sera alors la reconnaissance que vous leur donnerez enfin). On reviendra d'ailleurs sur un souci (si on peut dire) de traduction lors de la section suivante de cette critique...

Mais pourquoi un 8/10, un "très bon" donné à ce matériel alors que je vous pointe du doigt quelques petits défauts ?

Mais tout simplement parce que nous sommes tous bien exigeants et que les éditeurs font de plus en plus un superbe travail et que si on ne regarde pas de près, on ne trouverait jamais plus rien à redire. Ces petits défauts n'empêchent pas le joueur qui ouvre sa boite et en découvre le contenu de le trouver très bon, et surtout (d'où la note) du fait du prix du jeu, à peine au dessus de ceux d'une boite "format Citadelles", et ça, ça se salue. Le jeu se trouve même quasi tout le temps moins cher en VF qu'en VO, alors que le jeu de base est allemand. Tient, ça démontre qu'effectivement les traductions ne font pas exploser les prix tout comme mon aparté plus haut le soulignait.

Un grand bravo à Iello, donc, d'être parvenu à proposer un tel jeu à un tel prix, et avec un matériel d'aussi bonne qualité.

Règles

La règle du jeu tient en quatre pages. La première nous donne une courte présentation thématique du jeu, le contenu de la boite et la mise en place nécessaire pour démarrer une partie.

La dernière détaille les pouvoirs des cartes et prend le temps de présenter l'auteur de jeu (et ça, c'est bien).

L'illustrateur, lui (Michael Menzel, qu'on ne présente plus), est bien entendu cité dans cette page, ainsi que le traducteur...

Tout ça pour vous dire que la règle du jeu à proprement parlé tient en deux pages, richement illustrées et détaillées et bien aérées : tout cela est lisible et vite assimilé. C'est d'autant mieux que nous avons ici un jeu qui se veut "familial".

Les joueurs vont démarrer avec six cartes en main (ils ne peuvent en avoir plus durant la partie et doivent en fin de tour se défausser de tout éventuel surplus) et quelques pépites d'or.

A leur tour, ils peuvent jouer jusqu'à trois cartes de leur main et en piocheront un nombre variant selon cette formule : " 3 - le nombre de cartes jouées". A la place de prendre une ou des cartes, il peuvent aussi prendre de l'or, ou panacher entre les deux.

Le but du jeu ?

Être le premier à parvenir à gravir tous les échelons de la tuile statut. Pour gravir un échelon, il faut posséder des tuiles ressources plus ou moins précises et jouer une carte "Marchand" ou payer beaucoup d'or sans avoir à payer les ressources (mais cette condition n'est pas toujours disponible durant la partie).

Les cartes "Marchand" sont les plus communes à avoir (20 sur 66) et permettent aussi deux autres possibilités : acheter ou vendre des ressources. L'achat se fait également de façon plus ou moins aléatoire (je ne rentre pas dans le détail).

Les autres cartes feront piocher des cartes, gagner de l'or, échanger des ressources, copier les pouvoirs d'autres cartes, refaire une partie de sa main ou encore regarder une partie des ressources posées face cachée sur le plateau de jeu.

Parmi elles, le "Jongleur de feu" permet de copier le pouvoir de la carte précédemment jouée. Si c'est très clair dans la règle (et sur les réponses données aux joueurs dans les forums ludiques où le souci a fait se soulever la question), la carte ne dit pas la même chose, car elle invite à reprendre en main la dernière carte jouée et la reposer. Et comme certaines cartes peuvent être utilisées également par les adversaires moyennant une petite taxe financière, ça change tout, car la carte sous-entend que les autres joueurs pourront utiliser la capacité alors que le livret de règles précise le contraire. Sans parler qu'avec le texte inscrit sur la carte, jouer deux "Jongleur de feu" à la suite provoquerait un problème insoluble...

Voilà, vous savez tout. C'est assez simple au final et le vainqueur sera le premier à atteindre le pallier final. Mais comme on terminera le tour de jeu, l'or restant pourra peut être départager les joueurs y étant parvenu.

Durée de vie

Le jeu propose différentes tuiles statut, c'est à dire que d'une partie à l'autre, vous n'aurez pas les mêmes demandes de ressources pour passer au pallier suivant. Mais comme les règles le précisent, cela ne fait varier, au final, que la durée du jeu.

Ce dernier sera vite répétitif d'une partie à l'autre. Peut être même durant une même partie.

La faute au cruel manque de décisions vraiment douloureuses et au faible nombre de cartes différentes, contrairement à la richesse que pouvait proposer Jambo, son petit frère, finalement plus costaud.

Un peu trop mécanique et pas assez thématique malgré un bel habillage, ce ne devrait pas suffire même pour un jeu familial. Où est le fun ? Ne pouvait-il pas y avoir un peu plus d'interactions ?

Si le facteur chance est présent, il se marie bien au jeu durant la partie, mais la pioche des cartes pourra être déterminante. Elle ne suffit pas à enlever cette impression de froideur de jeu à l'allemande, qui, sur un jeu grand public, reste des plus ennuyante.

Le conseil de Jedisjeux

Militez pour avoir des cartes "Jongleur de feu" avec un texte revu. Bien dommage de mettre ça en avant alors que la qualité du texte est excellente là où d'autres jeux chez d'autres éditeurs nous proposent des cartes avec une version française à la limite du traitement "google translate" et ce, sans proposition de remplacement des cartes par les éditeurs (alors que jusqu'ici, Iello a toujours changer les cartes ayant un souci, même anecdotique)...