"Nom d'une barrique !"... Ho ho ! Voilà un titre fort intéressant…
Monsieur Clément, un auteur en herbe, est venu avec un prototype dans notre bon local, afin de nous inviter à fabriquer (tenez-vous bien) de la gnole, du vin, et de la bière ! Ça tombe bien, le local associatif est une ancienne cave. Avec un thème pareil, vous pensez bien que messieurs Vincent, Fabrice et Xavier ont immédiatement sortis leurs choppes…quand à moi, chacun sait que je bois que de l’eau (c’est moi qui fait le compte-rendu, alors j’écris ce que je veux d’abord…).
Le thème
Alors, le thème du jeu : nous sommes des fabricants d'alcool, dans un pays de gnomes, et nous devons essayer de vendre notre production à la grande taverne locale où se réunissent régulièrement tous les soiffards de la région.
Le patron de la taverne passe un certain nombre de commandes, nous fabriquons et nous livrons.
Mais que voulez-vous, même chez les gnomes, nous vivons dans un monde terriblement concurrentiel, les lieux de fabrication ne permettent pas de faire travailler tout le monde en même temps et le nombre de commandes est naturellement limité. Vous pensez bien que c'est là que les ennuis commencent. Le but ? Être le plus riche à la fin de la partie, évidemment.
Le matériel
Le jeu est constitué, pour le moment, d'un plateau, de quelques pions et de nombreuses cartes. Nous allons retrouver divers mécanismes connus mais plutôt bien articulés entre eux.
Aperçu des règles
Un tour de jeu, c'est 3 grandes phases : une phase "Village" (répartition aléatoire des ingrédients, programmation et placement des apprentis et acolytes, empoignades éventuelles, récoltes et échanges au marché), une phase "Cave" (Livraisons, puis vieillissement des tonneaux et fabrication) et pour finir, une phase "Vadrouille de l'ivrogne".
On peut monter en grade dans ce jeu en fonction du nombre de livraisons réalisées : simple apprenti au départ, vous pourrez devenir Initié, puis Compagnon et enfin Maître ; cela donne des points de victoire supplémentaires à la fin de la partie, et un avantage dans vos duels avec les autres joueurs ainsi que contre l'ivrogne.
La partie s'arrête quand il n'y a plus du tout de commande. A noter que ce nombre de commandes est variable selon le nombre de joueurs, et un tirage semi-aléatoire détermine les alcools privilégiés.
En début de phase village, les joueurs doivent donc effectuer une programmation secrète avec révélation simultanée pour envoyer leurs pions sur un des lieux du plateau : la taverne pour une livraison, sur la case alambique pour commencer la fabrication d'un tonneau de gnole, le marché pour acheter des éléments nécessaires à la fabrication de la bière ou du vin, etc...
A noter qu'une répartition aléatoire avec des dés de couleur vous permettra éventuellement de récupérer certains éléments (houblon, eau, levure, raisin, etc…) à l'endroit ou vous vous rendrez.
La confrontation
Seulement voilà, vous risquez de vous heurter à 2 problèmes : premièrement, les autres joueurs. Si jamais l'un d'entre eux a eu l'idée de faire la même action que vous, il faut l'affronter en misant des sous…qui sont aussi des points victoire. Si vous perdez, vous ne pourrez pas faire l'action et vous irez au puits "De le nausée"… Cela dit, l'argent misé par le vainqueur vous reviendra en partie.
Deuxième soucis : un ivrogne. Un client passablement éméché se ballade sur le plateau et peut vous empêcher de faire vos petites affaires. Lui aussi, il vous faudra l'affronter (enfin, le "baratiner" pour l‘envoyer cuver sa bibine ailleurs), cette fois à coup de dés, et sa force varie selon certaines données.
Fabriquer de la bière, du pinard, de la gnole, c'est bien joli, encore faut-il savoir faire vieillir vos précieux breuvages et les livrer au bon moment. Là, il y a une question de timing (par rapport à vos adversaires) mais aussi de chance. Pour chaque livraison, il vous faudra effectuer un jet de dés test : si vous le rater, le patron de la taverne prendra votre piquette, mais à moitié prix. Plus vous faites vieillir votre production, plus vous prenez de risque concernant sa qualité…mais plus les bénéfices peuvent être importants. Un choix à faire, en sachant donc que le nombre de commande est limité. Si vous livrez au-delà des commandes de bières par exemple, le patron achète mais là encore, à un prix moindre. Durant la partie, quelques jolies initiatives et prises de risques ont surpris l'auteur...
Alors, qu'en est-il ?
Alors globalement que peut-on dire de ce proto ? Tout d'abord, ça tourne, c'est incontestable. Il y a une part de hasard, et un peu de chaos avec les cartes...en clair, ce n'est pas un jeu pour calculateur fou. Par contre il y a une part de stratégie et d'opportunisme qui demande une vraie réflexion. Le thème est rigolo, et nous avons même réfléchis aux éventuelles illustrations et pions qui pourraient agréablement habiller le jeu…j'ai pensé par exemple aux tonneaux de Vinhos.
Il y a des cartes dites "Glouglou" qui peuvent vous apporter bien des choses. Nous avons beaucoup discuter sur la force de certaines d'entre elles (leurs effets nous paraissant excessifs), et l'auteur reconnait qu'il y a encore des réglages à faire. Il y a quelques points de règles à préciser, comme le rôle de l'ivrogne à la taverne ou le placement des acolytes (oui, des aides qui peuvent intervenir de temps à autres pour augmenter vos capacité d'actions sur un tour). Les cartes « Eléments de fabrication » encore en main rapportent des points supplémentaires lors du décompte final…faut-il compter 1 point pour 300 de valeur ? Moins ? Plus ? Faut-il revoir un peu les différentes échelles de vieillissement ?
Mais dans l'ensemble, le jeu est déjà bien en place. Par contre, la durée d'une partie sur un jeu de ce calibre risque de faire hésiter certains : entre 2h et 2h30. Clément va essayer de revoir cela je pense.
Un éditeur s'intéresserait à "Nom d'une barrique !" paraît-il, mais chuuuut ! je peux pas en dire plus.
Toujours intéressant de se frotter aux tests d'un proto : c'est bien pour l'auteur et cela montre aux gamers habitués des produits finis que "règler" un jeu ayant une certaine consistance demande des efforts et de la patience.
En tout cas, merci Clément de nous avoir fait confiance et bonne chance à toi pour la suite.
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