Maria

11 févr. 2010 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
3
Date
11 févr. 2010

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 3 joueurs
Âge
à partir de 14 ans
Durée
210 minutes
Date de sortie
1 janv. 2009
Auteur(s)
Richard Sivél
Illustrateur(s)
Richard Stubenvoll, Hans Baltzer, Andreas Töpfer
Editeur(s)
Histogame

Scores

# Nom Score
1 Le Zeptien 0
2 Zhor 1
3 Tyrion 0
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Le Zeptien
By Le Zeptien | 11 févr. 2010 à 00:00

Hier soir, première partie de Maria (Marie-Thérèse d’Autriche pour les moins intimes), dans la configuration 3 joueurs.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, Maria est le jeu dernier-né de l’éditeur Histogame, qui, sur une mécanique de jeu très proche, nous avait déjà gratifié d’un Friedrich fort original. Attention, nous sommes bien là dans le jeu de plateau, non dans le wargame...("ouai, mais le wargame, ça se joue aussi sur un plateau, donc le wargame est aussi un jeu de plateau, et puis on se tape dessus dans Maria et gnagnagna...." Rhoo ! Zut ! Non mais ! là n'est pas le sujet ! Disons que nous approchons des frontières du wargame, ok ?).

Ah ! La guerre de succession d’ Autriche ! (1740-1748...faites gaffe, il y aura interro à la fin du CR)...un sacré bazar ! Une situation politique complexe, subtile, dans laquelle ce jeu nous invite à entrer, et il y parvient avec succès.

Grand admirateur de "Fred" (Frederic II dit le Grand, N.d.R) comme il l’appelle, monseigneur Zhor décide de devenir le deus ex machina de la Prusse et de son alliée la Saxe. Personnellement, je reste fidèle à la France, et je me retrouve bombardé ministre de la guerre de sa majesté Louis XV, avec en plus la direction de l’armée bavaroise, notre amie.

Monseigneur Tyrion, sans doute séduit par la jeunesse et l’énergie de Marie-Thérèse, choisit de défendre l’Autriche.

La situation politique est complexe vous disais-je, et le jeu retranscrit bien cela. Ainsi, la France a que des ennemis à l’ouest de la carte : l’Armée Pragmatique, menée par le joueur prussien, et l’armée autrichienne du général Arenberg, tout cela étant basé en grande partie dans la région des actuels Pays-bas et Belgique. A l’Est, c’est l’Autriche qui n’a que des ennemis : L’armée bavaroise, appuyée par des troupes françaises (enfin ce sont surtout les troupes françaises qui se font appuyer par l’armée bavaroise), ainsi que la Prusse et la Saxe, très attirées par la Silésie, en grande partie autrichienne au début du jeu. Le prussien à un ennemi de chaque coté, et frise d’ailleurs la schizophrénie (dixit les règles du jeu elles-mêmes) : en effet, il est ennemi de la France à l’ouest avec ses Armées Pragmatique, et en paix avec l’Autriche ; A l’est, il est ennemi de l’Autriche, mais en paix avec la France et la Bavière…oui, c’est pas simple, mais cela donne une situation passionnante à gérer pour les joueurs

Alors oui, le thème est ultra-présent et nos actions de jeu donnent des effets historiquement tout à fait plausibles.

Bon, il serait fastidieux de tout vous raconter, mais en résumé, concernant l’évolution de la partie : La France va passer pas loin de la victoire, en envahissant l’est de l’Autriche et en gagnant de nombreuses batailles, certaines très importantes (2 points de victoire récoltés sur les emplacements qui vont bien), et vont s’emparer de 6 ou 7 villes autrichiennes grâce notamment aux troupes de Belle-Isles et de De Broglie. Je vais commettre cependant l’erreur de très mal manœuvrer l’armée bavaroise de Törring (avec une puissance montée à 7 et moult cartes de combat), si bien qu’elle combattra...jamais !

Sur le plateau coté France, ce fut moins brillant pour moi. J’avais envoyé Noailles harceler l’Autrichien Arenberg (et aussi s’emparer de quelques cités, notamment celles servant pour l’élection de l’Empereur (oui, comme à Im Schatten des Kaisers auquel j’ai eu le plaisir de rejouer il y a quelques jours), mais Maurice de Saxe et les autres ont eu fort affaire avec l’Armée Pragmatique, si bien que j’ai perdu une partie de ce que j’avais gagné, et même pire, deux villes de notre beau pays vont être prises par l’ennemi.

Monseigneur Tyrion, avec l’Autriche, va mener une belle campagne en Silésie, mais va être progressivement repoussé par Friedrich et ses sbires (qui furent à un moment en grande difficulté, et coupés de leurs ravitaillements), et surtout, connaître désastre sur désastre contre les français sur le sol de son pays (malgré ses satanés hussards qui m’ont coûté pas mal en ravitaillement).

La partie s’achève à la fin du second tour (année 1742), sans élection de l’empereur. Monseigneur Zhor, par un beau coup de force, remporte 2 batailles successives face à l’Autriche, et s’empare en plus de 2 villes. Il pose ainsi ses deux derniers marqueurs de point-victoire.

Victoire de la Prusse donc et une bien belle partie ! Certes, le joueur autrichien fut bien malmené, mais Maria tient toutes ses promesses, et de l’avis d’un connaisseur (Monseigneur Zhor ), le jeu corrige les défauts de Friedrich. Il fit la remarque que dans Friedrich, joué la Prusse n’est pas simple. Dans Maria, il semble que ce soit l’Autriche qui demande le plus d’habileté, et donc il est préférable de laisser cette nation à un joueur ayant déjà une certaine expérience de ce jeu. Monseigneur Tyrion, à mon avis, a commis quelques petites erreurs (il aurait du retraiter sur certaines batailles), mais cela mis à part, je ne pense pas que j'aurais fait tellement mieux que lui avec l’Autriche...

Je ne vais pas vous parler du système à la fois simple et astucieux des combats (tension dans son déroulé, bluff pour faire croire qu'on a ce qu'il faut, ruse pour attirer l'adversaire sur un terrain favorable selon votre main de cartes, et sang-froid pour continuer la bataille...ou rompre le combat au bon moment), des cartes politiques (importantes celles-là), du principes des déplacements et du ravitaillement (qui font qu’on ne peut faire non plus n’importe quoi), des possibilités de négociations...non, ce serait trop long. Retenez simplement que Maria est un jeu vraiment intéressant et prenant dans son genre, et il donne envie d’y revenir.