Polis: Fight for the Hegemony

26 mars 2017 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
2
Date
26 mars 2017

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
à 2 joueurs exclusivement
Âge
à partir de 14 ans
Durée
150 minutes
Mécanismes
Majorité
Thèmes
Antiquité, Guerre
Date de sortie
2011
Auteur(s)
Fran Diaz
Illustrateur(s)
Fran Diaz, Ivan Escuder, Marek Rutkowski
Editeur(s)
Asylum Games

Scores

# Nom Score
1 polybe 32
2 Strategos Megas Nikatôr 32

Photos

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Il y a 7 commentaires

polybe
By polybe | 26 mars 2017 à 19:02

Ce samedi soir, J’avais rendez-vous chez le spartiate Strategos Megas pour y défendre la ligne de Délos contre sa ligue du Péloponnèse.

Le jeu « Polis, fight for the hegemony » de l’auteur espagnol Fran Diaz n’est pas un perdreau de l’année, c’est sûr mais il a su, au fil du temps, trouver nombre de joueurs fidèles. C’est du moins l’impression qu’en donne le site Boardgamegeek. En revanche, le web francophone est beaucoup plus… …laconique. Pas facile d’y trouver des infos utiles sur Polis et ses mécanismes. Je vais donc commencer par décrire le jeu avant d’évoquer notre petite partie.

D’abord le thème.

Le scénario standard du jeu couvre la période historique qui va, juste après les guerres médiques, de la fondation de la ligue de Délos en 477 av JC jusqu’à la défaite finale d’Athènes à la fin de la guerre du Péloponnèse en 404.

En quatre tours de jeu, Polis simule la montée progressive de l’opposition entre les deux ligues grecques rivales, celle de Délos dominée par Athènes et celle du Péloponnèse conduite par Sparte. Chaque joueur contrôle une ligue.

La période est ainsi plus vaste que la célèbre guerre du Péloponnèse décrite par Thucydide. Le début de partie ne permet d’ailleurs aucun affrontement direct entre les ligues encore en paix. On y fortifie sa ligue par l’adhésion de nouvelles cités. Le second tour correspond aux premiers affrontements (historiquement la première guerre du Péloponnèse, la seconde guerre sacrée, les premières tentatives de sécession des cités…). Ce sont les derniers tours qui correspondent à la véritable Guerre du Péloponnèse. La règle du jeu n’impose pas d’opter de nouveau pour telle ou telle initiative historique. Rien n’oblige ainsi Athènes à tomber de nouveau dans le bourbier sicilien, même si c’est bien tentant. En revanche, le système de seuil d’empilement pousse à une intensité croissante des combats.

Qui triomphe à la fin?

Le jeu prévoit la défaite immédiate de la ligue dont les maigres réserves de blé ne permettent même pas de nourrir sa capitale. Même capitulation sans délai pour le camp si démoralisé et moqué que plus personne ne veut plus poursuivre la lutte pour elle. Ces deux aspects sont d’ailleurs liés car on peut faire jeûner ses concitoyens au prix d’une perte de prestige ou bien accepter que les cités affamées se détachent de la ligue (et se débrouillent pour nourrir leur population).

La plupart des parties se terminent toutefois vraisemblablement aux points de victoire à l’issue du 4ème et dernier tour.

La ligue victorieuse est celle qui possède la plus forte de somme des trois indicateurs suivants:

La population totale des cités de la ligue + Le prestige de la ligue + Le bonus de postérité,

Populations et Prestige sont clairement les deux indicateurs les plus critiques du jeu.

Chaque joueur doit aussi gérer des ressources : le bois dont sont faites les trirèmes et les navires marchands, le métal avec lequel on forge les armes, l’huile d’olive et le vin qui sont vendus aux riches nations barbares et enfin l’argent qui aplanit les difficultés auprès des dirigeants des cités alliées.

Mais la ressource qui obsède chaque camp et en permanence, c’est d’abord l’approvisionnement des cités en blé, condition sine qua none pour maintenir voire faire croître les populations à la fin de chaque tour

L’autre obsession, c’est le niveau de prestige de la ligue car le prestige n’est pas seulement un compteur de points de victoire, c’est aussi le carburant qui permet de continuer l’effort de guerre des cités. On ne peut pas mettre en mouvement les hoplites ou les flottes de guerre, assiéger ou encore capter des richesses sans « consommer du prestige ». Or, les sources de prestige ne sont pas bien généreuses : le prestige vient de l’adhésion de nouvelles cités à la ligue, des victoires militaires, de l’éclat culturel et de la prospérité des cités. Rien de tout ça ne rapporte beaucoup de points à la fois et chaque ligue doit surveiller son capital Prestige comme le lait sur le feu.

Chaque joueur suit enfin le niveau de population de chaque cité. (entre 1 et 10 max pour Athènes, potentiellement la cité la plus peuplée). Chaque point de population, c’est un cube en bois rouge spartiate ou bleu athénien, posé sur la tuile de ladite cité. Un cube est gagné quand on est parvenu à avoir des excédents de blé pour nourrir davantage de citoyens. Un cube est perdu suite à un siège qui dure ou bien quand on a transféré, le cube vers la mer (et il devient une flotte) ou vers la région grecque de la cité (et il devient une armée). C’est tout simple.

Quelles sont les actions offertes à chaque joueur ?

Le fonctionnement d’un tour est le suivant :

Les deux joueurs vont en alternance effectuer deux actions, forcément chacun d’un type différent, à choisir parmi les 12 possibles. On procède ainsi jusqu’à ce que les deux joueurs aient décidé de passer, sonnant ainsi la fin de tour et le débuts des phases d’ajustement.

Les actions de développement :

1. Créer un hoplite à partir d’une cité,

2. Créer une flotte à partir d’une cité,

3. Créer un marchand (comme les deux précédents, on sort un cube de la cité mais il est cette fois remplacé par un petit bateau en bois à positionner sur la zone de commerce de la ligue).

4. Commencer un projet. A chaque tour, on tire 3 tuiles projets au hasard (parmi 14). Par exemple, les jeux néméens, la statue de Vénus et le philosophe Démocrite. Pour permettre de lancer un tel « projet » dans telle ou telle cité, encore faut-il que la cité soit compatible avec le type de projet et que la ligue puisse payer les ressources nécessaires. Du grand classique. Le bénéfice d’une telle action, c’est du prestige à la fin du tour parfois en fin de partie.

Les actions militaires :

Chacune de ces actions coûte un point de prestige, c’est dire s’il faut donc les choisir très soigneusement.

5. Mouvement des hoplites

6. Mouvement des flottes

7. Siège d’une cité

8. Collecte du tribut.

Le jeu n’est en rien une simulation militaire complexe :

Faire mouvement, ça veut dire simplement choisir UNE région/zone de destination et y envoyer des hoplites/flottes. Les troupes ne font mouvement que s’il y a contrôle militaire des zones traversées.

Assiéger une cité, ça veut dire lancer un dé 4 (oui oui c’est bien la pyramide qui ne roule pas du tout dont on parle) et obtenir au moins le niveau de population pour déclencher la reddition de la cité.

Collecte du tribut, ça veut dire que les hoplites vont recolter des ressources dans la région des alliés de la ligue. Ce tribut « spontané » des cités alliés est d’autant plus substantiel qu’on envoie beaucoup d’hoplites pour le recevoir. Chaque région de Grèce a un mix de ressources disponibles spécifiques.

Les actions politiques :

9. Commerce

10. Mouvement du Proxène

11. Libération du Proxène

12. Inciter à la guerre civile.

Faire du commerce, c’est échanger une ressource grecque contre du blé ou de l’argent barbare sur un marché étranger encore disponible. Bien sûr, il faut pour cela les ressources, le marchand, un port, un accès libre vers le marché. On voit bien que c’est un domaine où l’Athénien, « thalassocrate » a quelques facilités par rapport au Spartiate beaucoup plus terrien.

Enfin, chaque ligue dispose d’un pion Proxène. Le proxène est historiquement un citoyen d’une cité grecque qui fait un peu office de consul pour le compte d’une autre cité grecque. Dans le jeu, c’est un pion unique pour chaque camp qui va de cité en cité et qui vient proposer de l’argent pour renverser le gouvernement de la cité et la faire ainsi adhérer à sa ligue. Un procédé efficace bien que coûteux.

La guerre

Une fois qu’un joueur a fait ses deux actions, on regarde s’il y a 8 cubes en présence dans une même région/zone maritime, seuil qui déclenche une bataille hoplitique ou navale.

Heureusement le combat ne se résout pas avec le foutu dé 4 utilisé pour les sièges. Il y a un petit jeu de 24 cartes spécialement prévu pour ça. Au début de la bataille, chaque camp tire au hasard une carte par hoplite ou flotte présent dans l’engagement. La supériorité numérique est ainsi valorisée.

Le Spartiate est toujours premier attaquant sur terre, l’Athénien toujours premier attaquant sur mer. Voilà pour simuler la supériorité de l’hoplite lacédémonien d’une part et du marin athénien d’autre part.

L’attaquant choisit deux cartes. Sur chaque carte sont indiqués un type d’unité (Phalange, Peltaste… Trirèmes, birèmes…) et un gain de prestige potentiel (de -1 « embuscade ! » à +2) qui correspond à une stratégie plus ou moins glorieuse. Le défenseur doit opposer une autre paire de cartes en face de celles de l’attaquant, si possible en suivant le type d’unité de l’attaquant. On examine chaque paire : Si la carte en défense est du même type : il n’y a pas de perte d’unité pour quiconque mais l’attaquant gagne le différentiel entre le prestige de sa stratégie et celui du défenseur. En revanche, si le défenseur ne peut pas aligner une carte de même type, il perd alors une unité et l’attaquant gagne la totalité du prestige de sa carte.

A moins qu’un des protagonistes décide alors de cesser le combat (-1 de prestige pour sa couardise !), un autre round de combat commence alors après que chacun ait refait sa main de carte. L’attaquant devient défenseur et vice versa, ceci jusqu’à la fin du combat.

Je termine ce long panorama des règles par une curiosité du jeu. L’auteur a prévu un ensemble de 40 cartes Evènements, classées en 4 piles, une par tour. Tout cela pour tirer au hasard… …1 évènement par tour. Pas franchement toujours utile mais bon, c’est par ce tirage au sort que l’on commence une partie de Polis.

La partie.

Premier Tour.

Le grand Strat m’avait informé plusieurs jours avant la partie qu’il appartenait à une lignée de rois spartiates et qu’il revendiquait dès lors le commandement des troupes de la ligue de Péloponnèse. J’obtempère et me place donc sous la protection d’Athéna pour réexpliquer les règles, finalement pas spécialement complexes.

Nous choisissons le scénario de base : La ligue de Délos commence avec Athènes, sa voisine Chalcis et Chios en Ionie. La Mer Egée est dominée par la flotte athénienne. Sparte domine les périèques de son port de Gythio ainsi que les Messéniens de Pylos. Sa petite flotte vogue en Mer adriatique et en mer crétoise. La paix, à défaut de la concorde, règne encore en Grèce et l’heure est au recrutement de cités alliées.

J’ai rappelé tout de même à mon adversaire mes déboires de ma première partie : Une croissance massive au premier tour mais aucune provision de prestige ou de quoique ce soit pour redémarrer au tour2 ! Il nous faut absolument éviter cet écueil sous peine d’être totalement paralysés et de rater notre partie.

Du coup, j’utilise mon proxène pour convaincre Pydna en Macédoine de rejoindre la ligue, mes hoplites viennent y collecter le tribut et en profitent pour assiéger sa voisine Potidée de Chalcidique. Mes concitoyens en armes descendent ensuite dans le sud pour assiéger la petite Naupaktos en Thessalie (bon en fait c’est en Locride mais le plateau simplifie un peu). La contribution de ces deux régions de Thessalie et Macédoine s’ajoute à celles déjà acquises de l’Attique et de l’Ionie. Les forêts de Macédoine fournissent ainsi le bois pour quelques trirèmes et navires marchands supplémentaires (histoire aussi de ne pas avoir trop de marins athéniens désœuvrés à nourrir en fin de tour). A Athènes, on construit un superbe théâtre « avec Epskenion » s’il vous plait (c’est ce qui est marqué sur la tuile mais je ne sais pas ce que c’est sauf que ça rapporte du prestige) et on débarque assez de bon grain pour augmenter la population.

A Sparte, on a eu davantage d’appétit de gloire et la ligue du péloponnèse est déjà impressionnante. A vrai dire, Pydna et Potidée sont finalement passées à l’ennemi sous la pression militaire et mon proxène a fini dans une geôle spartiate... Tant de cités, ça fait tout de même beaucoup de bouches à nourrir. Du coup, Sparte démarre le tour 2 avec un peu moins de prestige que moi mais avec une belle base de collecte et beaucoup d’hoplites.

Second Tour

En ce début de second tour (phase évènement), une nouvelle passionne l’agora athénienne. Grâce à nos intrigues, le port de Pylos a chassé les Spartiates et ouvert ses portes. A nous, l’huile et le blé de Messénie. 4 hoplites embarquent immédiatement pour aller chercher tout ça au nez de l’adversaire. La suite montrera qu’il s’agissait d’une initiative bien stupide qui aurait méritée un bannissement immédiat. Les Hómoioi n’attendaient en fait que ça pour venir flanquer une raclée aux Athéniens. En plus, au lieu de gentiment faire retraite et d’accepter de perdre simplement un peu d’égo dans l’affaire, je demande aux hoplites de tenir héroïquement. Au bout du compte, l’unique survivant sera rapatrié sans gloire. Je n’ai plus qu’à recruter de nouveaux hoplite et Sparte a gagné du précieux prestige, grâce à la bataille mais aussi en reprenant Pylos.

Le reste du tour est occupé à faire basculer la cité thébaine ainsi que la petite Abdère en Thrace dans le camp athénien. C’est plutôt le proxène qui s’occupe de tout ça. Les hoplites sont surtout investis de la collecte des taxes. La flotte marchande s’agrandit et la flotte de guerre se positionne en fin de tour pour bloquer le commerce spartiate.

De son côté, sans rivaux sur terre, les Spartiates enrôlent les puissantes cités d’Argo et de Corinthe, ainsi que sa colonie de Corcyre. Tout le Péloponnèse est allié à l’ennemi.

Troisième Tour.

« Peste et Humiliation » à Athènes. Ça, c’est l’évènement du tour, c’est dire s’il commence bien !

Ceci dit, la situation n’est pas si mauvaise, au moins sur mer. En effet, la flotte spartiate tente de se regrouper en Adriatique pour essayer de faire passer ses navires marchands. Or, je n’attendais que ça pour prendre ma revanche de ma défaite de Pylos. La situation se répète même deux fois dans le tour. Malheureusement pour ces deux batailles navales où Athènes bénéficie à la fois d’une supériorité technique et du nombre, je ne tire pas de cartes bien terribles. J’ai bien à deux reprises la possibilité d’une embuscade mais ce que je veux, c’est gagner du prestige et pas de couler les minables barquettes spartiates. Certes Sparte comprend à ses dépens qu’il faut limiter sa présence navale à deux galères maximum (seuil sous lequel je ne peux pas attaquer) mais le bilan des opérations pour Athènes est décevant au regard de l’effort militaire.

Au moins, cette domination maritime permet au Proxène et aux hoplites d’œuvrer sans crainte de se retrouver subitement chez Hadès. Ainsi Epidamnos en Illyrie et surtout Gela en Sicile avec ses greniers débordant de blé rejoignent la ligne de Délos. Le commerce de la ligue est florissant.

La Grèce continentale résonne du bruit des hoplites lacédémoniens en marche ; Il y en a partout, affairés à s’armer et à récolter tout ce qui peut se manger.

Ce n’est pas si simple et au total, la croissance démographique naturelle des alliés de Sparte n’est pas terrible. Alors qu’à la ligue de Délos, on fait l’amour et pas la guerre : ainsi la population augmente. C’est particulièrement rentable en termes de gains de prestige avec toutes les petites cités à 1 pop de base qui ont vite fait de paraître prospère dès qu’un second point de pop apparaît. Quant à la vie intellectuelle à Athènes, c’est le must : après Protagoras, c’est Démocrite qui vient débattre devant les citoyens dans leur joli théâtre avec Epskenion dois-je le souligner.

Quatrième Tour

Le dernier tour s’annonçait sanglant avec une ligue spartiate armée jusqu’aux dents et hyper-militarisée ; Du coup, les Athéniens font surtout « leurs collectes » là où ils peuvent compter sur la protection de la flotte, la Sicile et l’Ionie. C’est une bonne option car le temps que les Spartiates fassent eux-mêmes la tournée « logistique » de leurs alliés, ils ont épuisé le faible capital de prestige qui pouvait leur permettre d’attaquer. Il est alors possible pour Athènes d’aller en Grèce continentale pour récolter. Au final, aucune bataille ne sera livrée au dernier tour ! C’en est presque décevant.

De son côté, le Grand Strat craint par-dessus tout que mon proxène aille convaincre les cités alliés à Sparte de changer de camp. Il me le dira après la partie. En effet, à force d’enrôler les citoyens dans la phalange, la population des grandes cités pro-spartiates a baissé et le pot de vin pour un coup d’Etat n’aurait pas été si élevé. Je n’avais hélas pas remarqué…

Rapidement à court de prestige disponible, Sparte passe et me laisse finir la partie par une série d’actions commerciales (alternées avec d’autres actions secondaires). Je finis tout ça avec la certitude de l’emporter avec une ligue de Délos très prospère.

Après la phase d’ajustement, vient alors le décompte final :

Athènes : 18 population + 9 prestige + 5 bonus de postérité = 32

Sparte : 18 populations + 8 prestige + 6 bonus de postérité = 32

Malédiction des Dieux : Le gd strat avait judicieusement planqué ses réalisations sous sa tuile Sparte. Pensant que sa cité-capitale était surtout experte en blagues de caserne et en repas hypo-caloriques, j’avais sous-estimé ce point et je reste un peu soufflé. De surcroît, le Grand Strat avait gardé, sans y songer plus que ça, quelques ressources inutilisées. Or, après consultation de la règle, c’est bien ce vieux fond d’huile d’olive rance qui va départager notre égalité et lui donner la victoire !

Une bonne partie ? Un bon jeu ?

Ok Le jeu n’est pas totalement exempt de critiques :

* la gestion des cours pour chaque ressource (au dé 4…) me semble inutile et donc dispensable.

* Les cartes évènement sont trop anecdotiques (Tout un jeu de carte pour tirer 4 cartes au hasard !) et sont esthétiquement assez vilaines. (le reste du matériel est pourtant plutôt élégant). Encore, dans cette partie, nous avons eu droit à 4 vrais évènements. Dans ma première partie, nous avions eu trois cartes « Rien ne se passe ». On fait mieux pour dynamiser une partie.

* La critique la plus ennuyeuse concerne un certain déficit pour l’interaction entre joueurs. On pourrait s’attendre à ce qu’un jeu à seulement deux joueurs avec un thème aussi guerrier soit une succession d’actions d’éclat. Or, certes, on suit de près ce que fait l’adversaire car il faut agir vite et si possible avant lui mais admettons qu’on garde l’esprit assez froidement focalisé sur la programmation des actions à venir.

Ce dernier défaut est regrettable mais c’est aussi un signe que la mécanique de jeu est très fine et demande une bonne concentration pour éviter les boulettes. Agir à la légère et c’est la disette assurée. Trouver comment affaiblir la ligue adverse oblige à se creuser les méninges. D’ailleurs après la partie, je me dis que j’aurais dû faire ci ou tenter plutôt ça et c’est plutôt bon signe : Je veux y retourner.

Je n’aurai pour cela aucun mal à trouver des volontaires pour se mesurer à moi : Il fait dire que des simulations antiques aussi fines et qui ne sont pas de purs wargames, il n’y en a pas des masses !

polybe
By Le Zeptien | 26 mars 2017 à 21:31

Et bien monsieur Polybe, ça c'est du compte-rendu/article ! :D Et sur un jeu rare comme vous le soulignez très bien, car les joueurs de l'hexagone en ont peu parlé. Par chez moi, on y a (un peu) joué, mais personne n'a prit la peine de le raconter (et oui, parfois, quand on fait pas les choses soi-même... :roll: ).

Je suis épaté par votre récit et pas surpris par les quelques critiques que vous adressez au jeu. Cependant, il est bon aussi que cet affrontement ne se traduise pas ludiquement que par des batailles, mais aussi par des choses plus subtiles comme le jeu des Proxènes par exemple. Ce Polis, fight for the hegemony est stimulant car il se raconte une histoire, il se passe des choses qui tiennent souvent la route par rapport à la véritable Histoire. La peste dont vous fûtes victime à Athènes est diablement thématique non ? Vous faites bien aussi de rappeler que Polis-ffth est un jeu de plateau et non un wargame.

Sur la célèbre guerre du Péloponnèse, j'ai entendu dire beaucoup de bien aussi du Hellenes de Craig Besinque (édité chez GMT) mais je n'y ai jamais joué.

En tout cas cette partie a connu un bien beau suspense… évidemment, vous ne pouvez pas tout les deux en rester là, une revanche s'impose ! :twisted: Quand à moi, ma boite dort depuis (trop) longtemps, mais contrairement à vous, j'ai pas forcément les adversaires pour...cela dit, si certains de mes compagnons de jeu habituels ont lu votre CR, ça va eut-être les motiver... ;)

Pour ceux qui seraient intéressés par le jeu et son thème, précisons qu'hormis le récit de Thucydide, pas facile à lire, je recommande "La guerre du Péloponnèse" de V-D Hanson (Flammarion, 2008), du même auteur "Les guerres grecques" (dans la collection dirigée par John Keegan chez Autrement, 2003) ou encore "Les grecs et la guerre" de Michel Debidour (Edition du rocher 2002).

polybe
By polybe | 26 mars 2017 à 23:50

Salut Le Zeptien!

Je ne connais pas non plus le jeu Hellenes. Les photos sur BGG sont intrigantes avec ces épais jetons de troupes.

Egalement chez GMT, il y a un "Pericles: The Peloponnesian Wars" qui sort actuellement aux Etats-Unis et qui se joue à 4 (2 factions athéniennes et 2 factions spartiates, avec si je saisis bien d'une part la guerre du Péloponnèse et d'autre part à l'intérieur de chaque camp, une opposition politique). Mark Herman, l'auteur est également le créateur de "Churchill". Je n'en sais pas bcp plus...

PS: moi j'aime bien le récit de Thucydide. Pas facile à lire certes, le récit est très méticuleux et le style un peu solennel (surtout les discours évidemment). Ceci dit, l'historien est un contemporain des événements et il nous les raconte en détail à 25 siècles de distance et ça c'est déjà fascinant!

polybe
By Le Zeptien | 27 mars 2017 à 19:31

Hellenes est un jeu qui aurait dû paraître chez Colombia Games. Cet éditeur est connu pour son système de blocs qui a donné par exemple Hammer of the Scots ou Richard III. On m'a raconté que l'auteur d'Hellenes n'a pas voulu plier son jeu aux exigences qui régissent les Colombia games (sur la longueur des règles par exemple), alors il est parti avec son jeu chez GMT. Apparemment, les pions épais sont des blocs (ils sont en bois), des lecteurs connaisseurs de Hellenes pourraient peut-être le confirmer...

Il y a un jeu chez Clash or Arms qui traite de la guerre du Péloponnèse ("Epic of the Peloponesian war"), mais c'est clairement un wargames (120 cartes événements mais 560 pions quand même et une carte sous un grille d'héxagones).

Je vais donc suivre de prêt ce "Pericles : The Peloponnesian Wars"... ça m'interesse 8)

polybe
By polybe | 27 mars 2017 à 19:50

Epic of the peloponnesian war, j'ai essayé une fois, en configuration 3 joueurs.

Je conduisais les Athéniens, mes adversaires, respectivement les Béotiens et les Spartiates. C'est en effet un pur wargame et plutôt compliqué (mais je ne suis pas spécialiste). Il y a par exemple pour chacune des petites fédérations de cités grecques: un suivi du moral, de son orientation pro-Athénienne/pro spartiate et des troupes spécifiques.

L'expérience a tourné court: mes deux adversaires me regardaient bouger des pions pendant des heures et une fois leur tour arrivé, ils constataient qu'ils n'avaient pas du tout les moyens de se lancer dans des actions d'envergure. On a arrêté à la fin de la seconde séance... Avons-nous raté un truc dans les règles? Il est possible que le jeu suppose un délitement progressif des ressources athéniennes et une montée en puissance de celles des autres. Nous n'avons alors pas été assez patients pour le découvrir. Le plateau est en revanche très détaillé et plutôt élégant.

polybe
By Le Zeptien | 27 mars 2017 à 20:04

Evidemment, on n'a pas évoqué ce bon vieux Perikles de l'ami Wallace, toujours marrant à jouer.

Je sais que Vae Victis a sorti un ou deux wargames traitant de l'affrontement Sparte-Athènes, mais je n'ai pas ces numéros là (j'achète V.V de façon très occasionnelle).

polybe
By polybe | 27 mars 2017 à 21:28

On n'a pas évoqué Périklès parce que cela va sans dire! Périklès a toutes les caractéristiques des bons Wallaces: une belle mécanique habile, un thème bien mis en valeur et... ...un plateau moche.