Rio de la plata

11 mai 2013 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
11 mai 2013

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
3 à 5 joueurs
Âge
à partir de 12 ans
Durée
90 minutes
Mécanismes
Coopératif, Placement, Tuiles
Thèmes
Ville
Date de sortie
1 janv. 2010
Auteur(s)
Michele Quondam
Editeur(s)
Giochix.it

Scores

# Nom Score
1 palferso 96
2 Cormyr 73
3 Thieumm 97
4 Le Zeptien 70

Photos

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Il y a 4 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 11 mai 2013 à 19:09

« Je veux une attaque ! Tout le monde a pu en mener une sauf moi ! »

« Ne fais pas l’enfant ! Tu auras une attaque si le sort en décide ainsi, un point c’est tout ! »

…et je n’ai pas eu d’attaque… :cry:

Messieurs Cormyr, Thieumm et Palferso avait programmé un rendez-vous hier soir pour jouer à Rio de la Plata. Invité à être le 4 ième comparse, j’avais immédiatement dit oui, mais au fur et à mesure que la date se rapprochait, j’étais un peu stressé. En effet, connaissant déjà Rio de la Plata (http://www.jedisjeux.net/rio-de-la-plat ... ie_id=2988), j’en avais gardé le souvenir d’un jeu solide mais exigeant, pas le genre de jeu que je préfère jouer un vendredi soir. Il faut dire que jouant le jeudi et travaillant le lendemain, je suis souvent claqué à la veille du week-end. Mais bon, les occasions de pratiquer ce jeu de Michele Quondam ne sont pas fréquentes, alors en avant pour la construction de Buenos aires.

Les 4 joueurs y avaient joué au moins une fois, mais monsieur Palferso va quand même rappeler certains points de règles, en particulier pour monsieur Thieumm et moi-même.

Dois-je vous représenter rapidement les diverses problématiques de Rio de la Plata ?

Bon, ok, mais c’est bien parce que c’est vous, car j‘en avais déjà beaucoup parlé dans le CR ci-dessus : Les joueurs sont invités à construire Buenos aires, en y installant d’abord des huttes, des maisons, des routes, des églises, des casernes, des bâtiments de productions, un palais, un port, une cathédrale, des fortifications, etc…Bref, il faut faire les urbanistes. Mais Rio de la Plata n’est pas un simple de jeu de bâtisseurs. Figurez-vous qu’il y a des gens qui ne veulent pas voir se dresser une ville au milieu de la nature sauvage, et les écolos de l’époque qu’étaient les indiens et les pirates vont intervenir pour poser quelques gros problèmes.

Les joueurs sont en concurrence pour construire (on peut pas faire n‘importe quoi n‘importe où), mais ils peuvent (et même doivent) coopérer si ils veulent installer certains grands édifices…avec une prime pour celui qui se charge des finitions. Les infrastructures de production appartiennent à tout le monde une fois en place, quel que soit le généreux installateur (oui, comme dans Road‘s and boats). Il faut toutefois avoir une maison pas loin pour exploiter, ainsi que prendre de vitesse un concurrent éventuel au moment de la pose des jetons action : L‘ordre de tour est alors fondamental. Chaque joueur (ou presque) peut avoir l’occasion de « manipuler » les écolos dont je vous parlais pour venir casser les plans de leurs adversaires (et pas que les plans d’ailleurs…je veux parler de maisons et bâtiments bien sur).

Je vais réaliser un début modeste, à la différence de monsieur palferso qui va rapidement prendre de l’avance sur la piste de score. La première attaque fut menée par monsieur Thieumm et je vais dérouiller…je vais d‘ailleurs dérouiller pendant les trois attaques de la partie. Rappelons que détruire de bâtiments rapporte des points à celui qui mène l’offensive, mais le ou les défenseurs peuvent aussi marquer des points. On peut même voir un joueur construire lui-même une structure…pour mieux la détruire lui-même quand il mènera l’attaque. Cela implique des relations complexes entre les joueurs et des combats à la stratégie et aux conséquences subtiles.

Je vais miser sur le départ du navire. Il va partir 3 fois il me semble, ce qui va me rapporter des points et de l’or. Je vais également faire l’acquisition de deux personnages lucratifs en points (j’ai oublié leurs noms). Certes, j’ai aussi construit des maisons, des structures de production et une caserne. A la fin, j’ai pu aussi bâtir une magnifique église pour embellir un quartier qui en avait bien besoin.

Mais cette attaque à laquelle je n’ai pas eu droit me coûte beaucoup…cet échec à 70 points, bon dernier mais à 3 points seulement de monsieur Cormyr me reste un brin en travers de la gorge. Que ce serait-il passé si l’attaque des pirates ou des indiens s’était déclenchée au dernier tour hein ?

En tout cas, une très bonne partie à suspense, car monsieur Thieumm va revenir aux scores et placer finalement son marqueur...juste devant celui de monsieur Palferso.

Pourquoi ? Et bien monsieur Palferso avait décidé d’essayer de se passer de personnages pour concentrer ses efforts ailleurs. Son attaque avec les pirates lui a permis de marquer beaucoup de points, mais voilà...monsieur Thieumm, qui avait lâchement agressé mon modeste quartier en racontant n’importe quoi aux indiens avait aussi marqué des points avec le navire et possédait des personnages... Quand à moi, la lutte avec monsieur Cormyr fut rude pour éviter la dernière place, mais comme on jouait chez lui, j’ai préféré la jouer cool...

Un jeu intense et tendu, unanimement apprécié par les 4 joueurs. Mais je le répète, Rio de la Plata est exigeant, et je déconseille vivement d’y jouer avec des joueurs trop lents à prendre une décision. Concernant la durée de notre partie, elle fut tout a fait raisonnable compte tenu du calibre de ce redoutable et original Rio de la Plata.

Le Zeptien
By kub2boa | 12 mai 2013 à 16:39

Coool, je viens juste de me l'offrir. Il ya aura sans doute des gens pour m'y initier chez Terra Ludis.

Le Zeptien
By Cormyr | 12 mai 2013 à 18:18

Merci au pacifisme du Zeptien sans lequel j'aurais été bon dernier et de loin !

Alors que j'avais gagné ma première partie de Rio de la Plata, j'ai été largement battu sur celle-ci. La faute m'en incombe totalement. Je décide de tenter une stratégie différente afin de voir ce qu'à dans le ventre ce jeu. Objectif : ne pas faire de bâtiment de production et faire le coucou en m'assurant de jouer premier dans l'ordre du tour. Cette stratégie va être mise à mal des le début par Palferso qui part lui aussi dans une stratégie originale. Premier par tirage au sort, il investit une action pour conserver sa place et squatte toutes les récoltes de matières premières. Et cela pendant presque 3 tours entiers. Les autres joueurs s'en sorte difficilement mais mieux en ayant bâti des bâtiments de production. Je change mon fusil d'épaule pour tenter le bateau et les persos. Finalement je reviens sur la stratégie initiale, n'ayant jamais vraiment pu m'accaparer un bâtiment de production. C'est Thieum qui va bénéficier de mon investissement pour faire un beau quartier, ce qui va lui assurer la victoire finalement. E effet ayant pas mal produit, outre mon quartier, il a pu aussi faire des cargaisons plus conséquente et suivre un peu Palferso qui était parti sur une stratégie bâtiment de prestige. Stratégie qui aurait payée d'ailleurs si je n'avais pas du expulser Palferso de chez son charpentier afin de m'assurer quelques ressources.

Après réflexion, j'ai vraiment mal joué et j'aurais du persister dans ma stratégie ayant commencé à investir dans celle-ci. Mais en commençant pas envahir de hutte le quartier pour occuper les positions et décourager les envahisseurs. En accumulant péniblement et doucement des productions comme je l'ai fait, j'aurais pu à la fin convertir pas mal de ces huttes en maison et scores ainsi beaucoup plus sans laisser l'opportunité à Thieum de s'installer.

Palferso aurait sans doute gagner mais j'aurais pu espérer la seconde place ou au moins ne pas finir si loin.

Vraiment un excellent jeu, aux stratégies multiples et à l'interaction très forte.

Le Zeptien
By palferso | 12 mai 2013 à 22:07

Je te confirme qu'une stratégie huttes/blocages est redoutable. La seule fois où je l'ai jouée, j'ai survolé la partie: tu décourages les attaquants en laissant exposé le plus longtemps possible un mur de huttes, tu décourages les envahisseurs géographiques qui vont avoir à trop galérer pour modestement (voire pas du tout...) s'installer dans ton quartier au final. Ceci étant dit, une fois que tu as compris que Rio n'est pas un jeu de gestion/développement comme les autres et que tout est étroitement, profondément et finement imbriqué, tu joues différemment: mes adversaires m'avaient laissé tranquillement développer ma stratégie car ils étaient dans un réflexe récupération de ressources tout surpris que je ne cherche pas à en prendre tandis que je plantais des huttes où je voulais en construisant ma "muraille" et mon quartier de manière optimale sans rien chercher à récolter vu que je n'en avais pas besoin à ce moment là et savais que j'aurais tout le temps plus tard de sortir en ressources ce dont j'avais besoin pour notamment transformer les huttes en maisons tout en enjolivant le quartier. Or, quand tu connais le jeu, tu te rends compte là aussi qu'il y a des moyens originaux et peu communs pour contrer toute stratégie: dans le cas des huttes, épuiser par exemple les édifices de prod et prendre soin (généralement un accord commun se dégage contre le pondeur de huttes entre ceux qui ont pris beaucoup de retard niveau implantation) de ne pas détruire les édifices de prod (ou les protéger fortement) pour qu'ils ne soient pas réinjectés dans le circuit ou savoir que par rapport à l'ordre du tour, c'est ou ce sont d'autres joueurs qui les récupèreront si on veut en détruire ou si il faut le faire chez le hutteur fou; autre exemple, un ou plusieurs joueurs qui prennent la foulée et partent dans la mème stratégie (ce qui laisse le champ libre sans beaucoup de concurrence sur bien d'autres aspects aux autres) ce qui va donner un dessin et un contexte au jeu totalement distinct, etc., etc.

D'ailleurs, en termes généraux, une des immenses forces du jeu est là: sa liberté, rien n'étant scripté et toute latitude étant laissée aux joueurs pour générer des contextes qui vont créer ou pas de nouvelles problématiques (partie sans bateau, gros développement des quartiers (stratégie(s) huttes notamment), petit développement des quartiers (c'est généralement le schéma le plus classique les joueurs s'enfermant dans le réflexe gestion: j'accumule des ressources avant de me développer alors que Rio rompt ce carcan ou au moins donne la possibilité de le rompre), beaucoup d'édifices communs, peu d'édifices commun, les persos comme appoint tactique, les persos comme visée(s) et projet(s) stratégique(s), jouer vite les routes pour doubler les activations (stratégie fric et/ou amas de ressources), les murs pour juguler ou canaliser les invasions (garanties de points pour le défenseur en cas d'attaque), etc., etc., etc.).

Je le répète, Rio est un (très) grand jeu mais son exigence, sa courbe d'apprentissage, ses originalités, sa durée, son interaction et sa violence sont telles que ça en fait un jeu (très) élitiste et donc de fait un peu condamné à l'anonymat (et bien entendu, sa sortie précipitée et sa rédaction de règles lamentables n'ont pas aidé...).

En tout cas, ce fut un vrai plaisir de faire la connaissance et de jouer avec Thieumm et de remettre le couvert à ce jeu si particulier avec Cormyr et Le Zeptien. A la prochaine sur les bords du Rio de la Plata ou ailleurs! ;)