Rome & Carthage

10 nov. 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
0
Date
10 nov. 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 4 joueurs
Âge
à partir de 10 ans
Durée
60 minutes
Date de sortie
2012
Auteur(s)
Jean-René Vernes
Illustrateur(s)
Vincent Dutrait
Editeur(s)
Grosso Modo Éditions

Photos

Réagir à cette partie de jeu

Il y a 1 commentaire

Le Zeptien
By Le Zeptien | 10 nov. 2012 à 23:34

Après la partie de Löwenherz (voir CR), j’étais tout heureux de jouer, ENFIN, à Rome et Carthage, le jeu de Monsieur Jean-René Vernes qui nous a quitté il y a peu.

Si j’avais aperçu une partie en cours il y a... longtemps ( :oops: ), je n’avais plus jamais revu ce jeu qui est aujourd’hui réédité pour le plus grand plaisir des grognards du jeu tout d’abord, et je l’espère, pour des joueurs plus jeunes.

Il a déjà été écrit bien des choses sur cette création du co-auteur de Risk (avec Albert Lamorisse), et je ne vais pas me montrer très original en disant qu’avec ces mécanismes simples, Rome et Carthage avait pourtant une longueur d’avance sur les jeux proposés à son époque. On sent bien que l’auteur est parti d’un jeu de 52 cartes, puis à fait preuve d’imagination afin de délivrer un jeu animé, où l’on ressent un plaisir ludique brut en se tapant les uns sur les autres...mais avec subtilité.

Bon. Je dois tout d’abord signaler que les règles française comportent des choses un peu floues, alors que la version anglaise est bien plus précise. C’est quand même un comble...enfin passons.

Installer comme pour disputer une belote, l’équipe Le Zeptien-Zhor (romains-Egyptiens) a affronté l’équipe Fabrice-Florestan (Carthaginois-grecs). Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, Rome et Carthages est un jeu d’équipe. Personnellement, je serais assez choqué de voir Carthage alliée avec Rome, mais le jeu le permet éventuellement. Après l’installation des unités sur le terrain, la grande guerre méditerranéenne peut s’engager.

Si vous lisez les régles, vous aurez le sentiment d’avoir à faire à un jeu relativement simple, et vous aurez raison. Ce qui ne transparaîtra pas par contre, ce sont les subtilités que l’on découvre seulement au fil de la partie, par exemple avec le jeu des cartes dans les combats (mention spéciale au coup de l‘espionnage) qui repose souvent sur du bluff. Ah, un détail en passant : évitez de laisser vos éléphants près des plages.

Alors c’est la guerre, donc, c’est violent. Ah si, croyez-moi. Et pourtant, chaque joueur dispose d’un nombre limité d’unités et les cartes puissantes ne courent pas les rues. Et bien malgré cela, on se rentre dedans joyeusement. Chaque camp dispose de deux tuiles à usage unique qui peuvent faire mal si utilisées à bon escient...elles servent soit à se sortir d’une situation compromise (tuile Sédition) , soit à placer l’adversaire dans un gros embarras (Trahison d’un général). Comme tout est précieux, unités, cartes, tuiles, la tension est forte presque à chaque action. Néanmoins, notre partie fut ponctuée de bonnes rigolades et d‘exclamations genre « Oh le fourbe ! » ou « Et m….! J‘aurais mieux fait de jouer mon 2 et 0!  » , au moment de la révélation des cartes combat.

L’équipe romano-égyptienne avait pris un bon départ, mais nos adversaires ont serrés les dents, et en accumulant quelques bonnes cartes, ils sont parvenus à nous infliger des pertes de plus en plus importantes. En fin de partie, la situation s’était presque renversée. Il nous a fallu ruser plus que jamais et bénéficier de quelques erreurs adverses (provoquées sans doute par l’émotion, la jeunesse, l’inexpérience et tout ça :P ) pour que la partie s ‘achève sur l’anéantissement totale des forces adverses. De notre coté, il ne me restait plus qu’une courageuse légion, un fantassin à mon allié égyptien...j'ai pris ces braves en photo, tout ému à l'idée de vous montrer les survivants de ce qui fut une boucherie, faut bien le dire. Une victoire à l’arrachée certes, mais je peux me vanter d’être le seul dont la capitale ne fut pas occupée une seule fois par l’ennemi. Oui monsieur, n’est pas Brennus qui veut.

Voilà un jeu d’affrontement sans 25 pages de règles, aux parties rapides et rythmées, à l’interaction directe, avec des règles adaptables à la convenance des joueurs (nous avons par exemple joué avec le deck commun...ce qui n‘est pas forcement la meilleure option d‘ailleurs) et sur un thème formidable.

Rome et Carthage permet de prendre un plaisir ludique immédiat, et c’est très bien. De plus, on peut y jouer avec presque tout type de joueurs.

Alors évidemment, les années ont passé, le monde du jeu a changé et les exigences des joueurs réguliers aussi. La simplicité de Rome et Carthage va sans doute le rendre dénué d’intérêts aux yeux de certains gamers-geeks d'aujourd'hui qui n’y trouveront pas leur compte, mais pour être franc, je les plaindrais presque. Surtout, n’écoutez pas les éternels râleurs anti-hasard (qui auraient bien besoin de se décontracter de temps à autres), et essayez au moins une fois, pour votre culture ludique personnelle et avec un peu d'indulgence pour son âge, de jouer à Rome et Carthage qui est entré depuis longtemps dans l’histoire des jeux de plateau. Vous serez surpris de l’ambiance qu’il génère, et peut-être même d’y trouver, si vous êtes attentifs, quelques idées encore bien présentes et appréciées aujourd’hui.