Archipelago

5 oct. 2012 | par Le Zeptien

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
5
Date
5 oct. 2012

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
2 à 5 joueurs
Âge
à partir de 14 ans
Durée
120 minutes
Date de sortie
oct. 2012
Auteur(s)
Christophe Boelinger
Illustrateur(s)
Chris Quilliams, Vincent Boulanger, Ismaël Pommaz
Editeur(s)
Ludically

Scores

# Nom Score
1 Cormyr 6
2 Rémi 12
3 Brougnouf 14
4 Le Zeptien 5
5 Thomas 12

Photos

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Il y a 9 commentaires

Le Zeptien
By Le Zeptien | 5 oct. 2012 à 18:18

Le roi s’était adressé à moi sur un ton bien plus solennel que d’habitude.

« Sir Philip, vous êtes notre meilleur capitaine. Vos qualités de marin et d’aventurier ne seront pas de trop pour remplir la mission qui vous attend.

Avec les découvertes de nouvelles terres à l’ouest, toute les grandes nations sont en passe de s’emparer de richesses qui pourrait mettre en danger l’Angleterre, son économie et ses conquêtes territoriales. Nous devons avoir notre part ! Il est impératif que vous découvriez de nouveaux territoires, des ressources à exploiter et vous nous fassiez rapidement parvenir dans le royaume les produits dont nous aurons besoin. Méfiez-vous des agitateurs qui ne manqueront pas venir soulevez les populations que vous soumettrez, mais veillez aussi à leur conversion. Je place ma confiance dans votre sagesse et votre savoir-faire ».

Alors que je sortais du palais, un proche conseiller du roi s’approcha de moi. Son petit sourire narquois me disait rien de bon.

« - Sir Philip, le roi m’a demandé de vous informer que Don Cristobal de Cormyra avait été chargé par le roi d’Espagne d’une mission sensiblement similaire à la votre…cela dit, ses objectifs nous sont inconnus…

« - Don Cormyra ? Ah bon…aller, vous frétillez d’impatience je le vois, dites moi tout : qui encore est dans la course ? »

« - Et bien, le Grand Turc a très envie de sortir un peu du commerce Mediterranéen. Vous aurez sans doute à rivaliser avec Omar al Brougnouf, le plus redoutable amiral de la flotte barbaresque, comme vous le savez surement… »

" - Et qui encore ?" demandai-je un peu agacé

Le conseiller fît eut alors un rire glaçant :

« - Le Gènois Tomaso de la Victoria, un non prédestiné n‘est-ce pas, est parti avec 4 navires il y a un mois. On a entendu dire aussi que Rémi de Atrasar a quitté le Portugal avec quelques vaisseaux bien armés. Direction : plein ouest ! Nous ne connaissons pas les missions précises de tout ce beau monde, mais quelque chose me dit qu’ils ne vont pas vous faciliter la tâche. Mais rassurez-vous : vous recevrez surement de l’aide extérieure si vous vous débrouillez bien. Attendez-vous toutefois à des surprises »…

Oui, des surprises…et c’est avec une boule au ventre que je retournais au port. Des préparatifs pour une telle expédition sont normalement longs, mais cette fois, c’est une course de vitesse qui s’engageait avec ses redoutables capitaines que je connaissais déjà bien…non, le roi ne m’avait pas fait un cadeau.

Le jour du grand départ, je relisais mon ordre de mission : Des temples…il faut construire des temples. Rien de bien original, c’était même la grande tendance du moment. Mais le Roi tenait absolument à ce que j’en fasse plus que d’autres. Il voulait aussi que je surpasse mes adversaires « dans tous les domaines « …oui, mais de quels domaines parlait-il ? Sans doute ne le savait-il pas lui-même. En plus de partir vers un archipel inconnu, il allait falloir deviner et improviser.

Enfin, je devais impérativement mettre fin à ma mission si au moins 6 ports suffisamment importants venaient à être construits. Sans doute le roi a-t-il jugé que l’expédition deviendrait alors moins rentable ou bien que les rapports de force seraient définitivement stabilisés. Enfin moi je sais pas, la politique n’a jamais été mon fort…

Après de longs jours de navigation, nous abordâmes une île accueillante choisie parmi un vaste archipel et peuplée de quelques indigènes. De la main d’œuvre plutôt consentantes, avec beaucoup de fruits et la possibilité de faire croître des troupeaux…mais pas de pierre pour la construction. Pour les temples, ça commençait mal…De plus, d’encombrants voisins ne vont pas tarder à venir s’installer dans des îles proches….

Quel suspense hein ?

Et bien oui, nous avons joué à Archipelago hier soir, version « Durée moyenne » . Pas si moyenne que cela la durée finalement, car, une fois les explications de monsieur Cormyr terminées, nous avons entamé les hostilités vers 22 heures pour finir vers…2h du matin. A noter qu’une autre partie d’Archipelago à 4 joueurs s’est déroulées en même temps que la notre dans une pièce à coté. Ils ont fini avant nous (version courte ou moyenne, je ne sais pas).

Je ne peux évidemment pas raconté tout ce qui s’est passé durant notre partie, mais en gros, voilà ce que je peux vous en dire.

Monsieur Cormyr et moi connaissions déjà le jeu, mais quelques points de règles soulevés par les autres joueurs nous ont obligés à chercher des réponses dans les FAQ. En tout cas, Archipelago n’est pas un jeu léger, il faut le répéter, et il demande de bonnes connaissances de la part de « l’expliqueur ».

Les points litigieux ont porté par exemple sur le sort des citoyens engagés sur un marché ou un port après la construction d’une ville (et on a trouvé une réponse sur BGG).

-La position du premier joueur semble quand même très (trop ?) forte. Pas seulement à cause de son pouvoir d’établir ordre du tour, mais pour la résolution des crises, au point que monsieur Cormyr fut pris d’un doute et se mit à relire pour le énième fois les règles. A noter que certains joueurs ont trouvé très dur le fait de perdre l’argent misé sans succès. Perso, ça me dérange pas, cela rend la seule enchère du jeu particulièrement tendue et c'est très bien.

- Comme lors de ma première partie, j’ai constaté une nouvelle fois que le jeu est très fluide quand les joueurs commencent à bien intégrer les règles des différentes actions (j'insiste, mais le jeu présente quand même dans l'ensemble une certaine complexité). Il y a moyen de trouver des enchaînement efficaces, notamment avec les cartes évolution (personnages ou progrès) que l’on récupère. A ce sujet, j’aime bien le coté vicieux de cette phase : j’achète une carte et je modifie le prix d’une autre (en générale à la hausse) ou bien j’achète rien, mais je change le tarif de deux cartes. On peut même en faire disparaître (comme le pape hier soir).

- Les mécanismes d’expansion des citoyens sont simples mais demandent quelques réflexions. Il faut se débrouiller pour garder des possibilités dynamiques, l’inertie fut notamment l’un de mes points faibles hier soir.

- Les négociations sont omni-présentes. Oui, il faut négocier. Je trouve même que dans les règles, on insiste pas suffisamment sur ce point. Il y a moyen de trouver de bons compromis, pour les récoltes, l’ordre du tour, la résolution des crises.

- Le hasard joue un certain rôle concernant les cartes, mais c’est surtout sur l’action découverte que l’on peut maugréer. Il y a disons une prise de risque parfois nécessaire (et thématique), mais qui reste selon moi parfaitement raisonnable, à condition de na pas être trop gourmand.

- Les cartes peuvent être très efficaces sur certaines actions, mais il faut pas perdre de vue que la plupart d’entre elles peuvent être utilisées par d’autres (en payant le propriétaire).

- Durant notre partie, il a régné un grand suspense sur les possibilités de fin de partie. J’avais deviné la carte de monsieur Rémi, en raison de ses coups d’œil incessants en direction de la réserve des marchandises. Concernant les scorings, j’avais aussi compris que monsieur Cormyr devait avoir le scoring sur les jetons expédition. Messieurs Thomas et Brougnouf accumulaient beaucoup d’argent, signe qu’il y avait sans doute du scoring aussi sur la quantité de florins. Nous étions certains d’une chose : personne n’avait l’indépendantiste, tant chacun à sa manière a combattu la rébellion. Par contre, monsieur Rémi insistait beaucoup sur ce plan là, si bien qu’on pouvait le soupçonné d’avoir le pacifiste.

Au final, je suis à la rue ! Le Roi va pas être content, alors que les turcs peuvent être fiers de leur Amiral. Cela dit, Tomaso de la Victoria et Remi de Altrasar termine pas loin…

Bon, j'arrête là, je pourrais encore en écrire des tartines. Pour moi, Archipelago est un jeu prenant, plein de subtilités, interactif, thématique et au niveau d'un bon jeu de civ' sur bien des aspects.... Un jeu qui me convient très bien quoi.

Peut-être d'autres commentaires notamment si messieurs Cormyr et Brougnouf passent par là...

Le Zeptien
By Tomaso dela Victoria | 6 oct. 2012 à 11:17

Ce jeu ne m'a vraiment pas plu.

J'ai trouvé la mécanisme de détermination de l'ordre du tour insupportable : si quelqu'un mise de l'argent et n'a pas la meilleure offre, non seulement il perd sa mise mais on peut vraisemblablement envisager qu'il soit peu motivé pour dépenser encore plus d'argent pour "s'acheter une deuxième place" auprès du premier joueur et donc risque de se retrouver dernier. Je trouve ce principe injuste et peu motivant, la preuve en est que, malgré les avantages exorbitants du premier joueur (pouvoir monnayer les places dans l'ordre du tour et utiliser les cubes du marché pour les crises), un total de 4 florins ont été dépensés au total dans les enchères pour les quatre premiers tours de la partie.

Je n'ai également pas apprécié l'impression d'avancer à l'aveuglette niveau point de victoire : le très faible nombre de gains en dehors des cartes objectifs des joueurs (j'ai eu le Roi qui valait 1 point et M. Brougnouf a pris les deux merveilles qui se sont présentés à lui pour un total de 3 points) fait qu'on dépend des cartes des adversaires pour scorer. Le fait est qu'il n'est pas forcément évident de deviner les objectifs des autres et qu'ils fonctionnent selon un classement (et non avec des paliers comme à Troyes par exemple)on n'est jamais sûr de marquer des points, un grand nombre des éléments concernés étant cachés derrière le paravent ( bois, poissons, argent, marqueurs exploration).

Le Zeptien
By Cormyr | 6 oct. 2012 à 15:27

Moi j'ai bien aimé la partie. Il est sûr que le jeu mériterait un peu d'épure : l'exemple typique ce sont les deux marchés. On en voit pas trop l'intérêt et cela limite les mouvements des cours ; généralement on vend sur l'extérieur et on achète sur le marché intérieur et c'est tout.

Mais le jeu reste fluide, le thème assez présent et les possibilités variées. Les mécanismes nombreux nuisent un peu à la lisibilité du jeu (cf ma remarque sur l'épure) et rendent difficile à appréhender le jeu sur les premières parties. Les objectifs cachés renforcent cette impressionnant, je rejoins Thomas là-dessus. D'ailleurs, j'y ai rejoué le lendemain mais avec la variante d'objectif visible. Et le jeu devient beaucoup plus clair. Les objectifs cachés sont clairement un plus niveau tension, mais seulement une fois qu'on maîtrise le jeu et qu'il est possible de deviner (voir d'essayer de tromper les adversaires) les objectifs des autres.

De mon côté l'enchère ne me gêne pas. C'est violent et permet de sacré coups d'enfoiré et pousse aux négociations. Nous avons d'ailleurs certainement pas assez négocier. Ce jeu prend toute son ampleur avec les négociations.

Bref un bon jeu, qui demande a être rejoué, un jeu de fourbe et de négoce, mais qui possèdent un peu trop de mécanismes pour être un excellent jeu. Ce trop plein de mécanisme nuit à la fluidité et à la compréhension du jeu sans forcément tous apporter un réel plus ludique.

Le Zeptien
By Le Zeptien | 6 oct. 2012 à 15:56

Je ne suis pas convaincu par l'idée de nécessité épure. Il n'y a pas plus de règles et de mécanismes que dans Eclipse ou Civilization pour ne citer que ceux-là. Ou alors, ceux-là aussi faudrait les épurer.

Qu'il faille un port pour commercer avec l'extérieur et un marché avec l'intérieur, je ne vois vraiment pas ou est l'hérésie et ce n'est quand même pas difficile à comprendre au moins thématiquement.

Les objectifs visibles : c'est effectivement une des variantes proposées dans le jeu. Pour moi, elle retire quand même une partie du charme de l'ensemble. Mais bon, pourquoi pas...maintenant, si c'est pour transformer Archipelago en un énième jeu d'optimisation, faudra me motiver alors, car autant faire un Puerto Rico, là au moins tout le monde sera satisfait.

Quand à l'enchère, elle est violente en effet, mais plutôt que de s'énerver là-dessus, faudrait peut-être mieux se demander pourquoi l'auteur a fait ce choix. Il a voulu peut-être créer là un moment de tension important, et c'est plutôt réussi non ? Injuste ? Mais la vie est injuste... ;)

Pour formuler une critique, mais j'en ai parlé ailleurs, ce sont surtout les conséquences de l'ordre de jeu au moment des crises qui me chagrine un peu plus...

Le Zeptien
By Tomaso dela Victoria | 7 oct. 2012 à 19:17

Il a voulu peut-être créer là un moment de tension important, et c'est plutôt réussi non ?

Et bien je dirais justement non en prenant l'exemple de cette partie, où quasiment personne n'a mis d'enchères de peur d'être le dindon de la farce. J'ai du mal à considérer comme tendue une enchère à laquelle les joueurs ne veulent pas participer.

Ceci dit, je n'essaye pas de convaincre qui que ce soit que le jeu n'est pas bon.

Le Zeptien
By Cormyr | 7 oct. 2012 à 19:42

Ceci dit, je n'essaye pas de convaincre qui que ce soit que le jeu n'est pas bon.

C'est surtout que ce n'est pas un jeu de gestion d'optimisation, c'est un mélange de pas mal de genres et de mécanismes. Ça donne un jeu assez original auquel on peut peut-être reprocher d'être un peu trop riche et qui certainement ne conviendra pas à tout le monde. Du hasard, des enchères violentes (y a eu des sales coups sur notre partie du lendemain et on a misé jusqu'à 5), des négociations, du bluff autour des objectifs, des parties qui ne se ressemblent pas à cause de la grande variabilité des éléments (plateau, fin de partie, objectifs, ressources disponibles, ...). Bref pas un jeu pour des optimiseurs et des gestionnaires d'élite.

Ce n'est certe pas un chef d'œuvre, ni une révolution ludiques mais un bon jeu pour certain (thème présent, ambiance, exploration, gestion) et qui ne convient pas à d'autre car trop éloigné des standard cubipousseurs sans être non plus un ameritrash.

Le Zeptien
By Le Zeptien | 7 oct. 2012 à 21:23

Concernant les enchères, je n'ai pas fait de grosses mises pour une raison toute simple : j'étais en manque d'argent à chaque fois à ce moment là, et ton + 3 florins faisait réfléchir. Mais si j'avais eu un peu plus de florins, je serais monté plus haut, car la place de premier joueur en vaut la peine....elle n'est pas cruciale, mais suffisamment interessante quand même. Maintenant, notre manque d'expérience sur le jeu à sans doute aussi parlé.

Le Zeptien
By Esperluette | 8 oct. 2012 à 15:39

Pour info, la deuxième partie d'Archipelago s'est terminée vers 1h15 (3h45 de jeu en partie de moyenne durée mais c'était une première pour tout le monde).

J'ai bien aimé Archipelago pour son thème bien retranscrit, pour sa beauté, pour la règle finalement assez simple une fois qu'on a fait quelques tours. Cependant, c'est un jeu où plusieurs parties seront nécessaires pour assimiler les coups à faire pas si évidents (j'ai fini dernier...).

Il y a deux choses que je n'ai pas trop apprécié, le grand nombre de crises à gérer (et surtout le coté imprévisible des crises rouges, qui cassent le rythme) et l'enchère pour l'initiative. concernant l'enchère pour l'ordre de jeu où le vainqueur décide de tout : le mieux serait de classer les joueurs par ordre de mise, tout simplement. La négociation pourrait alors se faire après coup avec le vainqueur pour que celui-ci cède sa place contre argent/cubes/cartes.

Cela dit, si la position de 1er joueur est très (trop ?) forte lors de la résolution d'une crise lorsque le marché comporte les cubes demandés par le jeu, elle l'est nettement moins lorsqu'il n'y en a pas et que l'on ne sait pas ce que vont faire les autres...

Je pense enfin que ce qui améliorerait le jeu en donnant plus de visibilité sur les objectifs à mener serait d'utiliser 2 cartes tendances (c'est d'ailleurs proposé dans la règle), dont l'une serait la carte bienfaiteur. Les scores dépendraient ainsi un peu moins des cartes objectif secret.

La carte bienfaiteur motiverait plus les joueurs à contribuer à la résolution des crises "pour le bien général" (sinon ça fait un peu pigeon, car celui qui ne participe que peu garde finalement ses ressources bien tranquillement pour s’enrichir ou construire). Voilà.

Le Zeptien
By Le Zeptien | 8 oct. 2012 à 21:07

J'ai bien aimé Archipelago pour son thème bien retranscrit, pour sa beauté, pour la règle finalement assez simple une fois qu'on a fait quelques tours. Cependant, c'est un jeu où plusieurs parties seront nécessaires pour assimiler les coups à faire pas si évidents (j'ai fini dernier...).

Dans mes bras ! :D ça me laisse espérer d'autres parties.

Concernant la variante avec la carte Bienfaiteur, oui, pourquoi pas...

Concernant l'enchère du premier joueur, je sais pas trop...son aspect couperet, violent même, n'est pas pour me déplaire dans le fond.