Falling Sky: The Gallic Revolt Against Caesar

11 juil. 2016 | par polybe

Spécifications de la partie


Nombre de joueurs
4
Date
11 juil. 2016

Spécifications du jeu


Nombre de joueurs
1 à 4 joueurs
Âge
à partir de ans
Durée
180 minutes
Mécanismes
Affrontement, Dés
Thèmes
Antiquité
Date de sortie
2016
Auteur(s)
Volko Ruhnke, Andrew Ruhnke
Illustrateur(s)
Rodger B. MacGowan, Chechu Nieto
Editeur(s)
GMT Games

Scores

# Nom Score
1 FVM (Vercingétorix) -3
2 Polybe (Ambiorix) -3
3 Gd Strat (Jules César) -4
4 Deadplayer (Convictotalivis l'éduen) -5

Photos

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Il y a 3 commentaires

polybe
By polybe | 11 juil. 2016 à 09:09

Après la très longue attente de la boite de GMT, c’est enfin à notre tour de nous lancer dans Falling Fly et en l’occurrence, en débutant par le scénario de « La reconquête de la Gaule ». Jules César a pris les traits du Gd Stratéguerre, FVM incarne Vercingétorix, je me charge des Belges quand DeadPlayer s’installe à la tête de la confédération éduenne.

Au total 9 heures de jeu pour finir aux points à l’issue de la dernière phase d’hiver.

Pas si long finalement quand on pense que le démarrage avait été assez calme (le croirez-vous Jules César ne connaissait le détail des ordres qu’il pouvait donner à ses légions…) et qu’ensuite chacun a toujours pris le temps de la réflexion. Il faut dire tout de même que tous les joueurs avaient déjà pratiqué au moins 1 jeu COIN à thème moderne ce qui facilite largement l’apprentissage.

Jules César chez les Belges

Je suppose que la situation de départ du scénario induira toujours les mêmes réactions : en effet deux factions sont très en avance aux points : Ambiorix et ses Belges sont proches de la victoire puisqu’ils dominent la Gaule Belgique et s’apprêtent à fondre sur les troupes romaines isolées. Jules César en est aussi très près puisque la Gaule celtique est toujours soumise et n’a pas encore basculé avec Vercingétorix dans la révolte.

Le problème c’est que Jules est encore en Provincia. Du coup, les légions suivent leur chef en marche forcée vers le Nord pour mater les Belges. Ces derniers ne peuvent guère faire autrement que se replier et accepter de voir des camps de légionnaires installés près de chez eux. Pendant que le chat romain met au pas les souris belges, les tribus auparavant soumises à Rome s’en éloignent en se joignant aux deux confédérations arvernes et éduennes. Voilà qui équilibre un peu les scores.

Malgré ces déboires, à l’issue de la première année de guerre, le sénat est tout de même plutôt satisfait du rejeton des Iulii et lui aurait bien accordé une confiance totale (et donc un supplément de légion) si des esprits chagrins ne rappelaient pas qu’une légion avait tout de même été décimée par les Eburons.

Les choses se gâtent pour Rome la seconde année. Cette fois, la plupart des tribus de l’ouest ont rejoint les Arvernes et ceux de l’est la confédération éduenne. Les Belges se sont repris et les Germains ont franchi le Rhin et gagnent assez de terrain pour bloquer les voies d’approvisionnement vers le nord et le commerce éduen. Ceci dit, l’intéressé s’en fiche car il préfère lancer des raids.

Vercingétorix aimerait bien mais n’ose pas.

Alors que je flirtais avec mon seuil de victoire, je me mis dans l’idée de me servir de Comnius dans sa version Conspirateur. (le brave homme permet de rallier des tribus clientes par la simple présence de guerriers alentours et ça sans contrôle ni ressources lors de l’ordre de ralliement). Ce qui me semblait une bonne option m’obligea à laisser à la fois les troupes arvernes venir au contact du côté de chez les Séquanes et les légionnaires romains me taquiner chez les Atrébates. C’est là qu’il faut rappeler que la seule spécialité belge, ce ne sont pas les frites mais l’attaque foudroyante d’Ambiorix. En défense, il est en revanche beaucoup moins bon et surtout il est aussi lent que les Eduens, c’est dire. Bref, après les deux batailles, le guerrier belge est inscrit sur la liste des espèces en voie d’extinction…

Voilà qui fait les affaires des deux autres celtes. Vercingétorix a fait le plein des soutiens de tribus, ça lui fait un seuil de victoire franchi. Mais pour l’autre critère, c’est une autre affaire, son prestige est terni par l’absence d’Aigle romaine à son tableau de chasse. Il faut dire que Jules César n’est peut-être pas aussi actif qu’il pourrait l’être mais il a investi dans son armée : des auxiliaires et des légions en grand nombre bien sûr mais aussi, des frondeurs Baléares, des balistes et la crème de la crème, la légion X Veneria. (de Venus et aussi parce qu’elle nous casse les pieds). A mon avis, Jules, il a vu un peu grand parce qu’objectivement il ne va beaucoup se servir de tous ses joujoux. Néanmoins il est vrai que l’effet préventif est très net pour ceux qui voudraient attaquer de front et c’est bien dommage pour les Arvernes qui n’arriveront jamais à en détruire une seule de légion. Tout juste arrivent-ils à se débarrasser d’une grosse troupe de Germains qui ont poussé leur lancée vers l’ouest jusqu’au Finistère.

Convictolitavis ce héros méconnu

La confédération des Eduéns s’est enfin trouvé un chef en la personne de Convictolitavis. Celui-ci a un don très irritant pour ses adversaires : il est deux fois plus efficace pour retourner les tribus . Du coup, il suffit de laisser passer un marchand éduen dans un cité gauloise pour qu’immédiatement il parvienne à convaincre la population de rejoindre sa confédération.

Cela atteint un tel niveau de boniment que Deadplayer n’a bientôt plus ni guerriers en réserve ni pion de tribut d’alliés à placer. (il faut dire qu’il en a moins au départ que les autres). Conséquence, dès que l’arverne a un coup de mou en matière d’alliés, l’éduen, qui doit avoir plus d’alliés gaulois que les autres, passe en position de gagner la partie ; On craint donc l’arrivée des premiers gels, signe d’une victoire bleue.

Cela ennuie Jules César qui doit se faire violence et passer à l’offensive contre son allié éduen. De toute manière, notre César se plaint tout le temps sur sa tâche si difficile. A tel point que nous autres Gaulois, goguenards, imaginions son secrétaire contraint de remanier très largement ses « Ah ben c’est la merde » et autres « bordel c’est foutu » pour en tirer les fameux commentaires de César encore si évocateurs deux millénaires plus tard.

Il n’empêche : la campagne romaine contre les Eduens est un succès et leur suprématie s’effondre d’autant plus que les (faux) frères celtes n’étaient pas en reste pour liquider les bleus.

Ambiorix affronte l’ennemi oui mais souvent loin du front

Le problème de César, c’est qu’il ne peut être partout. Un coup contre Gergovie. Un coup contre les Germains et de nouveau il doit prendre la direction de la Belgique pour mater mes guerriers ;

Il faut dire que grâce à l’évènement « flotte de guerre », Ambiorix avait réussi un coup hélas rarement possible : un déplacement, côtier donc, immédiatement suivi d’un débarquement offensif en pays atrébate qui n’a laissé aucune chance à l’adversaire.

Evidemment l’arrivée de César change radicalement la situation militaire. Le paysage belge finit parsemé de forts légionnaires romains, la civilisation arrive... Mais il y a encore des guerriers et des alliés belges en abondance (merci commius) qui ont pris cette fois un peu de distance avec les lanceurs de pila.

Comme la fin de partie approche et plutôt que d’affronter de front non seulement Jules César mais Vercingétorix qui vient lui aussi en Belgique pour faire tomber les régions belges ; Ambiorix part vers l’ouest, vers Alésia puis vers les Carnutes puis chez les Pictons. L’opposition arverne ou éduenne n’y est pas assez nombreuse pour lutter et même si les tribus restent hostiles, les régions tombent sous contrôle belge ce qui compte au score belge. A l’est, des bandes plus petites essaient de maintenir une domination sur les petites régions. L’élimination des tribus alliées belges et du contrôle en Belgique est ainsi compensée par la domination militaire ailleurs. Un ultime ordre de ralliement belge associé à la fuite des pictons terrorisés et l’hiver final arrive.

Personne n’a atteint ses objectifs mais je ne les rate que de 2 points contre 3 pour l’Arverne (les légions étant invincibles…). Enfin je le croyais jusqu’à ce qu’in extremis, l’arverne remarque que j’ai pris comme alliée une des tribus suèves ce qui est contraire à la règle et lui permet de revendiquer la victoire puisqu’il gagne sur les Belges en cas d’égalité.

Au final, Falling Sky est une belle réussite. En passant à l’antiquité, les auteurs de la série COIN n’ont pas sacrifié le piquant des mécanismes d’origine (asymétrie des positions, objectifs subtilement divergents entre les joueurs, cartes évènements savoureuses, intelligence du système de choix d’action) et ont su lui ajouter un bon goût d’Antique qui, je crois, nous a satisfait tous les 4.

polybe
By Deadplayer | 11 juil. 2016 à 11:51

Une partie fort agréable comme l'a dit Polybe (Polix ?), qui nous a permis de voir ce qui se cachait vraiment derrière les Commentaires du grand César (si la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende...).

Je n'avais joué qu'à un jeu COIN avant celui-ci, A Distant Plain (Afghanistan). La principale différence est sans doute que si les joueurs gouvernement afghan / coalition US sont incités à collaborer, ici ce n'est pas vraiment le cas pour l'Eduen et le Romain : supprimer des tribus alliées aux deux autres Celtes les arrange certes tous les deux, mais pas au point de collaborer fortement.

En dehors de cela le plaisir de cette série est toujours là : thème très présent et immersif, bon mélange entre stratégie et réactivité - le système des cartes, qui déterminent qui joue, dans quel ordre et indirectement quel type d'action, fait du jeu un jeu d'opportunités mais qui n'empêche pas la vision à long terme.

Et le système de victoire bien sûr, avec des objectifs bien différents pour chacun. Seul le Belge par exemple est intéressé par le contrôle militaire des régions. L'Arverne est le plus susceptible de s'allier à des tribus nombreuses, mais il doit aussi détruire des légions et là c'est une autre histoire. L'Éduen, que j'incarnais, peut être efficace avec un seul petit pion ici et là mais est vite stoppé dans son développement faute de pions. Enfin le Romain a sans doute été un peu timoré dans notre partie : César, les légions et des auxiliaires pour les protéger peut se permettre d'avancer sans craindre grand chose pour détruire les alliés gaulois, mais il ne peut pas être partout bien sûr.

Je rejouerai avec plaisir à Falling Sky : les différentes factions donnent toutes envie d'être essayées, et une partie est jouable en une journée. Un très bon jeu sur une période passionnante !

polybe
By Le Zeptien | 15 juil. 2016 à 21:37

Merci messieurs pour ce récit haut en couleur. Je réagis seulement maintenant car figurez-vous que j'étais en vacances chez les arvernes (mon pays d'origine d'ailleurs... oui, je n'ai pas toujours été languedocien ) et je suis passé aujourd'hui même non loin du plateau de Gergovie en retournant vers le sud. N'ayant pas pris d'ordi, je découvre en décalé ce qui s'est passé en mon absence sur jedisjeux et ailleurs.

Bon ben c'est super, je suis satisfait de constaté que ce "coin-antiquité" vous a séduit vous aussi. je vois que la partie fut longue également chez vous. Le jeu simule assez bien je pense les difficultés des uns et des autres et parvient même à rendre compte de la complexité géopolitique du monde celtique sans trop alourdir le jeu.

Par contre, des germains jusqu'au Finistère ?? La vache, comme avez-vous fait vot'compte pour en arriver là ?