Ce jeu est tiré d'un jeu vidéo que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

En fait, si, ils peuvent, parce qu'il s'agit d'un jeu parmi les plus connus au monde : Civilisation.

A la base, Sid Meyer a créé Civilisation pour retrouver les sensations du jeu éponyme, de Francis Tresham. Un jeu qui dure dans les 10-15 heures, qu'on voit encore tourner de temps en temps sur les tables. Évidemment, comme à l'époque, on avait déjà les disquettes (oui oui, les disquettes) avec de l'espace pour mettre les sauvegardes, une partie du jeu vidéo durait des jours et des jours. Mais la vache, qu'est-ce que c'était bon ! On pouvait prendre un Gandhi et lui faire raser l'Angleterre à coup de bombes atomiques ou faire de Marx un ultra-capitaliste.

D'ailleurs, une cinquième version du jeu vidéo est sortie il n'y a pas très longtemps.

C'est du jeu vidéo qu'est parti Vladimír Chvátil pour nous créer Through the Ages.

On retrouve pas mal de principes, qu'il a réussi à concentrer en quelques cartes, mais surtout, on retrouve bien l'intérêt du jeu vidéo : Faire prospérer une civilisation à travers les ages !

Matériel

Le matériel est essentiellement composé de cartes et de pions en plastique dur.

Ces cartes sont décomposées en 8 paquets :

des cartes civiles (blanches) et militaires (noires), pour chacun des 4 âges (Antiquité, Moyen âge, l'époque moderne et le l'ère industrielle).

Dans ces paquets, on trouve des cartes de tous types.

Les merveilles sont difficiles à construire mais donnent un bonus conséquent tout au long de l'évolution.

Les dirigeants sont éphémères, mais apportent un gros avantage dans un domaine qu'il va falloir exploiter.

Les sciences sont de tous types (bâtiments, production, gouvernement ou militaire).

Enfin, les cartes actions vont permettre d'améliorer la production ou de diminuer les couts.

On trouve aussi énormément de pions, qui ne quitteront pas (ou presque) notre plateau individuel.

Au milieu de la table, on trouvera deux longs plateaux, un pour les différentes pistes, et un autre pour prendre les cartes.

Le matériel est imposant, mais l'ergonomie est remarquable : l'utilisation des pions peut sembler déroutante au départ car ils signifient des choses différentes suivant l'endroit où ils sont posés, mais après un tour, on comprend comment ça marche et on ne peut qu'admirer le génie de son utilisation. Cette ergonomie extraordinaire est aussi due à une sobriété des cartes qui facilite grandement la lecture au détriment des strass et paillettes que l'éditeur aurait pu y mettre. Certains verront cela comme un défaut et n'y joueront pas. C'est que le jeu n'est pas fait pour eux, car il n'y a pas besoin de plus pour nous plonger dans l'imaginaire.

Règles

La règle du jeu est rédigée à la manière de Vladimír Chvátil, à savoir par paliers.

On peut jouer 3 ou 4 niveaux de parties, sachant que seul le dernier est vraiment intéressant et équilibré.

L'ensemble est assez clair, mais il y a pas mal de points de détails qui font que l'on a besoin de revoir la règle, et la construction de celle-ci fait que l'on ne la retrouve pas et que l'on improvise, quitte à regarder après la partie pour voir si on a bon.

On oublie aussi quelques points de règles, notamment celle qui demande de retirer 2 bonhommes lors d'un changement d'age. Cette foutue règle, je m'en souviens toujours 2 ou 3 tours trop tard !

Une fois les mécanismes assimilés, tout roule comme sur des roulettes. De toute façon, dans ce genre de jeu, on a des règles, mais ce sont les cartes qui vont les modifier, et à nous de faire les bonnes combinaisons pour en profiter au maximum.

Vous trouverez une règle réécrite sur ce site d'ici peu de temps. Cette règle n'expliquera que la version complète, qui est la seule équilibrée à mon sens.

Durée de vie

Alors, question durée de vie, on est dans le lourd.

C'est clairement le genre de jeu qui va demander 10 parties avant de commencer à le maîtriser, et au moins 20 autres avant d'avoir envie de se construire l'extension qu'on trouve sur internet.

A deux heures par joueurs, autant dire qu'on en a pour son argent, même pour un jeu d'une cinquantaine d'euros.

Il faut compter sur le fait que deux parties ne se ressemblent pas. On peut jouer sur tous les domaines, et changer radicalement de stratégie en changeant de dirigeant !

Le conseil de Jedisjeux

En tant que débutant, il y a quelques petites choses à savoir avant de commencer :

Le jeu prend environ 2 heures par joueur. Le jeu reste fluide à 3 joueurs (on ne voit pas le temps passer, je vous assure), mais il peut trainer en longueur à 4. Il se joue très bien à 2 joueurs, mais sera plus agressif.

Les débutants ne devront surtout pas négliger le militaire. Ce n'est pas un jeu de guerre, mais si un joueur écrase les autres militairement, ça risque de mal se passer pour ses adversaires. Si on arrive à peu près à équilibrer les armées, tout va se passer ailleurs.

La science, c'est le nerf de la guerre. Il va être impossible de gagner sans, quelle que soit sa stratégie. Évidemment, on peut gagner en ne la boostant qu'un petit peu, mais ce petit peu sera nécessaire pour passer le deuxième âge sans trop de dégâts.

J'ajouterais que pour les premières parties, il ne faut pas négliger la présence d'un dirigeant qui est complètement fumé entre débutants, surtout à deux joueurs. J'ai nommé James Cook. J'en suis encore au stade où j'ai du mal à gagner contre lui quand il est bien joué. Il m'est arrivé de le prendre en début d'age II alors que je n'avais rien qui lui correspondait, juste pour éviter que mon voisin ne se gave avec.

Il ne faut pas chercher la gagne avant la 3ème ou 4ème partie. Le jeu est suffisamment riche en lui même pour prendre plaisir à voir évoluer sa civilisation.

L'age II est certainement le plus important du jeu. C'est lui qui va déterminer le vainqueur. On peut en sortir avec 80 points d'avance et se manger une guerre qui va nous faire perdre... Ou pas ! Si j'ai un conseil à donner aux joueurs, c'est de ne surtout pas se planter dans cette phase qui est critique, et qui va déterminer le reste de la partie. Les ages A et I n'étant que des mises en bouche en général. Même les combos monstrueuses de l'age I (Michel Ange + basilique par exemple) se réalisent complètement en age II. L'age III, quant à lui, sera une continuation de ce qui s'est passé en age II.