[Débat] Des enfants et des jeux

Pari gagné pour moi, j'ai réussi à remplacer, fort avantageusement, la soirée télé par la soirée jeu de société. Mais, à accumuler les jeux et les parties, de nombreuses questions commencent à se poser réellement à moi concernant les jeux de société et les enfants.

La première, mais celle qui à mon avis fait aussi le moins débat, est : "faut-il laisser gagner les enfants ?", suivie de "et même juste une fois de temps en temps ?".

Apprendre les jeux de société, c'est aussi apprendre la vie en société, des règles, les mêmes pour tout le monde : l'égalité des chances en somme.

Sauf que, en bons parents protecteurs, et parce qu'il est plus agréable de voir sa progéniture le sourire aux lèvres, nous avons tous pêchés, et nous avons tous, au moins une fois dans notre vie, laissé gagner nos chers bambins.

Alors ma question, à tous les parents, tontons, tatas & co., c'est : "est-ce que vous laisser gagner les enfants avec qui vous jouez ?". Pour ma part, la réponse est "j'évite". Je ne peux pas dire que je ne le fasse pas, car jouant à certains jeux abstraits avec Raphaël (7 ans), jouer sans le laisser prendre de l'avance, c'est le condamner de facto à perdre à chaque fois, et à ne pas prendre de plaisir.

Et oui, le plaisir, c'est aussi gagner de temps en temps ... apprendre à construire petit à petit son jeu, même si ça ne suffit pas à gagner. Souvent, je le laisse mettre en place son jeu, jusqu'au dernier moment où je l'achève. Défi pour moi de ne pas commencer à jouer trop tard. Défi pour lui de construire quelque chose de pertinent.

Et puis bien évidemment, je l'aide au cours du jeu, selon qu'il découvre ou pas. Mais si je jouais pour gagner, ce serait ne lui laisser aucune chance ...

La seconde question, qui découle un peu de la première, c'est le niveau des jeux. Bien évidemment, j'apprécierai un compagnon pour mes parties d'Agricola ... mais soyons réaliste, nous en sommes très loin ...

C'est d'ailleurs à peut prêt la même problématique que les gros joueurs rencontrent en jouant avec des joueurs plus novice. Certains jeux permettent de confronter des joueurs de niveaux différents, et d'autres, beaucoup moins. Si je prends un exemple de base, les échecs ... Vous prenez un joueur débutant, il n'a aucune chance contre le joueur expérimenté.

Avec des enfants, même souci. Comment abordez vous les différences de niveaux avec les enfants ? En terme de stratégie par exemple, Raphaël est extrêmement mauvais, mais c'est normal pour son age ... Ainsi donc, vous limitez vous à des jeux d'ambiance ? Ou tentez vous plutôt des jeux un peu plus dur, quitte à les laisser prendre de l'avance ... (retour à la question 1 ...)

Et puis la dernière, l'accompagnement. Comment conciliez vous accompagnement de l'adversaire et jeu ? Pour le faire simple, quand vous dictez à un joueur une stratégie pour apprendre, comment gérez vous le fait que vous jouez contre une stratégie que vous dirigez presque ?

Même problématique qu'entre gros joueurs et joueurs débutant ... Quand j'accompagne Raphaël dans son jeu, j'ai parfois l'impression de jouer contre moi ... Alors vous, comment vous vous en tirez ?

A me relire, j'aurai pu aussi intituler le débat : "jouer entre joueurs de différents niveaux". Finalement, je rencontre les mêmes soucis avec sa maman, beaucoup moins joueuse que moi ...

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Il y a 48 commentaires

UltraLord
By UltraLord | 12 sept. 2011 à 13:40

Ces jeux que tu sors pour lui faire essayer, il te les réclame après ?

- Crapaud-à-plumes

Ça dépend. Là, c'était les grandes vacances, donc il faisait beau. Il préférait jouer avec les voisins. On est dans une impasse, et il sont régulièrement 8 à 10 mômes. Bref ... jouer avec son beau père, en comparaison, c'est un peu fade ... Par contre, quand il ne fait pas beau ou que les copains ne sont pas là, alors oui.

Et puis disons que c'est donnant donnant. Moi, je veux bien jouer avec lui, mais il faut que ça me plaise aussi. Halli Galli, ça a tendance à vite me déprimer. Pareil avec Pic Pirate. Donc implicitement, le deal, c'est qu'il découvre des jeux un peu plus dur, que je lui apprends, et que je passe plus de temps avec lui.

Après, c'est peut être plus facilement moi qui propose. Il peut demander à jouer facilement, mais pas à un jeu en particulier. Après, il y a des choses qu'il n'aime pas où il me dira non.

Enfin petit à petit, j'essaie de l'emmener vers autre chose que les jeux d'adresse et d'ambiance. Et ça semble commencer à faire son petit bonhomme de chemin.

UltraLord
By colinlaney | 2 août 2013 à 16:02

Bonjour,

C'est étrange que tout le monde parle de savoir se limiter quand on est un adulte mais personne parle de handicap. Nous sommes européens. Nous venons d'une culture ou le jeux des jeux c'est les échecs. En asie, ou le jeux de GO est le socle de tous les jeux, je pense qu'ils ont un avantage. En effet, au GO on peut facilement équilibrer une partie en donnant un avantage au joueur le plus faible. Cela fait même partie des règles. On appelle cela le KOMI.

Pour SmallWorld par exemple, je donne 10 points de victoire d'avance à mon fils et à ses petits copains. A la crique des pirates, même topo : je file 5 pièces d'or gratuites aux moussaillons. A Ultimate Warriorz pareil : 2 points de vie de rab pour les minus. La ça devient DUR pour moi et je ne me freine pas. J'ai même perdu des parties contre ces petits diables !

Cordialement,

Colin Laney

UltraLord
By loic_425 | 2 août 2013 à 16:09

C'est étrange que tout le monde parle de savoir se limiter quand on est un adulte mais personne parle de handicap.

- colinlaney

Perso, pour avoir subit ça avec mon cousin, je trouvais ça encore plus rageant de perdre. Je trouve que ça me rabaissait davantage.

Chacun a sa méthode, le plus important est que l'enfant puisse apprécier ses parties de jeu.

UltraLord
By kercyan | 2 août 2013 à 17:02

pour mettre le pied à l'étrier il y a aussi la possibilité des jeux collaboratifs ..

bon certes tout le monde n'accroche pas au système (j'en fais d'ailleurs plus ou moins partie), néanmoins les chevaliers de la table ronde ou un ghost stories pour ne citer que ces deux là, ça peut être un compromis pour apprendre ensemble la stratégie.

UltraLord
By loic_425 | 3 août 2013 à 00:11

D'ailleurs de nombreux jeux pour enfant sont coopératifs. Même si tout le monde gagne ou perd, il y a quand même le fait qu'il faille apprendre à perdre.

En fait c'est apprendre à prendre du plaisir pour le jeu et non pour la victoire qui est la base (leçon que certains n'ont toujours pas appris d'ailleurs).

UltraLord
By kercyan | 3 août 2013 à 01:22

(leçon que certains n'ont toujours pas appris d'ailleurs).

- loic_425

y'a pas d'âge pour être mauvais joueur ! xD

UltraLord
By Bardatir | 11 sept. 2013 à 08:39

Je suis 100% d'accord sur le handicap, mais certains joueurs n'acceptent pas de progresser en commençant avec un avantage. Cela vient de notre culture super hyper égalitaire.

UltraLord
By Shanouillette | 11 sept. 2013 à 10:27

C'est pas plus un problème d'ego?

UltraLord
By drezounet | 11 sept. 2013 à 21:07

Je fais un peu la meme choses. Quand je joue avec des gens qui ne sont pas tres interréssé avec les jeux de société, je pars sur des jeux collaboratif.

Ca met tout le monde a niveau, ou tout du moins dans le meme bateau.

Je fais un peu comme blue quand je joue a des jeux compétitif. Je vais tenter des stratégies bizarres qui permette d'explorer des nouveaux horizons. Par contre, pas question d'handicap. C'est encore + rageant quand on perds alors qu'on avait un avantage.

UltraLord
By loic_425 | 12 sept. 2013 à 11:27

Par contre, pas question d'handicap. C'est encore + rageant quand on perds alors qu'on avait un avantage.

- drezounet

Oui c'est exactement ce que je soulignais. Pour ça la méthode de Blue me semble parfaite.