Martin Wallace nous avait déjà crédité d'un Ankh Morpok il y a deux ans. Voici qu'il remet le couvert sur le disque-monde avec les Sorcières de Terry Pratchet.
Ici, nos sorcières devront résoudre des problèmes plus ou moins importants. Un jeu que les fans du disque-monde ne pourront pas ignorer... et dieu sait qu'il y en a beaucoup...
Matériel
Côté matériel, il n'y a pas de problème... Enfin si, il y en a plein sous forme de marqueurs, mais bon, j'y reviendrai. Si on compare au premier de la série, la boite est un peu moins remplie.
Ici, la fin de partie n'est pas gérée par des cartes, mais par des jetons problèmes qu'il faudra résoudre.
On trouve donc un peu moins de cartes que dans son prédécesseur.
Mais en fait, je compare les deux jeux, mais à part le thème et l'auteur, ils n'ont pas grand-chose à voir ! Déjà, le plateau est très lisible sans zone alambiquée. Il n'y a pas des myriades de pions qui ne servent qu'une fois. Enfin, c'est simple on n'a que 4 pions dans ce jeu : un par joueur. Le reste n'est que marqueurs divers et variés.
Dans ces marqueurs, on trouve tout d'abord les principaux : les problèmes. Ben oui, les Sorcières, c'est un jeu à problèmes qu'il faudra résoudre. Il y a les faciles qui rapportent peu de points et les difficiles qui rapportent beaucoup de points... et parfois des ennuis.
On a aussi des marqueurs crises qui vont rendre les problèmes plus difficiles.
Il y a enfin des marqueurs ricanages, qui se foutent clairement de nous. Et Alysse la Noire qui arrive quand le jeu n'en peut plus de rire de nous...
Règles
Le jeu se veut familial. J'entends par là qu'il est court, aux règles qui se retiennent bien parce qu'elles se comprennent du premier coup.
En gros, il faut deux tours de jeux et s'en est fini des questions, on a fait le tour.
C'est un peu la marque des derniers Wallace en somme. L'auteur est vraiment capable de faire des jeux pour tout le monde. Il a commencé dans des poids lourds pour arriver tout doucement vers des jeux plus légers comme celui-ci, sans vraiment faire de raté !
Si vous cherchez l'originalité dans les mécaniques, ce n'est pas là que vous en trouverez, ici, on est dans l'efficacité, pas dans la nouveauté.
En gros, à chaque tour, on rajoute un problème sur le plateau et on a deux actions pour en résoudre.
Très vite, les petits problèmes vont manquer, il faudra se risquer sur des gros problèmes.

Les joueurs ont une main de trois cartes qui pourra monter à sept en résolvant des petits problèmes. Les gros problèmes rajoutent, eux, des petits bonus (mais surtout beaucoup de points).
Tout ceci, c'est bien beau, mais c'est sans compter sur le jeu qui se moque gentiment de nous : quand on se plante sur un problème ou qu'on obtient de mauvais dés, on reçoit un marqueur ricannage... Evidemment, ces marqueurs sont en nombre limité, on va donc se servir chez celui qui en a le plus. Petit soucis, si c'est moi qui en ai le plus, ben, je peux pas m'en prendre et là, c'est Alysse la Noire qui vient chez moi m'amener un malus de points de victoire.
On peut toujours prendre le thé pour réduire son stock de ricanement (ce qui aura pour effet de donner de l'air aux autres aussi).

Si on arrive à la fin des piles des marqueurs problèmes sans avoir perdu, le jeu se termine et on détermine alors le vainqueur.
Le jeu se prête bien à un jeu concurrentiel, mais il existe un mode de jeu coopératif (et solo) où la victoire du jeu est plus courante que dans le jeu concurrentiel.
Durée de vie
Après sept ou huit parties de ce jeu, je pense que sa durée de vie est très bonne.
On est loin de ce à quoi nous a habitué l'auteur, mais bien au-dessus de la moyenne des jeux familiaux.
Les Sorcières est un très bon jeu "passerelle". Le genre de jeu où l'on peut jouer de plusieurs façons.
Au cours de mes parties, je n'ai pas encore eu la sensation de faire deux fois la même chose.